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Navigation en Mer du Nord ! Destination favorite étant Londres !

Convoyage retour – Norvège – Pays-Bas sur un bord de 450 MN

Prendre l’avion s’est encore avérée une expérience chaotique et particulièrement désagréable. Après un arrêt sprinté à Amsterdam, on arrive à Stavanger et rejoignons le brave Julien qui a rempli le fond de cale de victuailles pour la traversée. Le bateau est amarré dans la petite marina de Børevigå, à quelques centaines de mètres du centre-ville de Stavanger et à côté du musée du pétrole. Ne cherchez pas de maître du port, il n’y en a pas. On paie via l’application GoMarina et on reçoit le code d’accès aux sanitaires.

La mission pour la semaine est simple, ramener notre oceanis 40 Papa Charlie de Norvège jusqu’en Zélande. Il y a 480 MN (=900 km) en ligne droite. Soit 4 jours de navigation si les cieux sont cléments. L’équipe est chevronnée. Philippe qui skippe régulièrement le bateau et est un marin de grande expérience. Julien & Thibaut qui sont des habitués. Ils ont notamment participé au convoyage inaugural épique/mythique en décembre entre le Crouesty et Nieuwpoort.

Après un petit briefing à bord, on se dégourdit les jambes dans Stavanger. Pas de bateau de croisière amarré aujourd’hui. La ville est calme pour un samedi après-midi. On est tous les quatre d’accord pour dire que Stavanger, 3ème ville de Norvège, est plus sympa que Bergen. Plus authentique et moins touristique. Après un apéro à bord, on mange des curry et butter chicken chez Zouq, mon restaurant pakistanais préféré de Norvège. A 21h tout le monde est au lit.

Réveil 7h en ce dimanche. On largue les amarres à 8h15 pendant que le Queen Mary II, bateau de croisière mythique de la compagnie Cunard, s’amarre au centre-ville. Jusqu’à midi, la légère brise venant du large n’est pas suffisante pour progresser à la voile. Elle bute contre le relief de la côte. On appelle cela l’effet coussin.

Les premières 36h sont très favorables. Le vent d’ouest varie entre 8 et 15 nœuds et Papa Charlie avance entre 5 et 8 nœuds. L’équipage s’impatiente de voir les plateformes pétrolières promises. On navigue pendant de longues heures sous gennaker au portant au soleil sur une mer plate. On affale cette grande voile de portant par précaution lorsque la nuit tombe. Menu du midi: pâtes brocoli chèvre gruyère. Menu du soir: wraps.

La première nuit est noire. La lune pleine et orangée disparaît très tôt et on avance dans l’obscurité totale. Nous passons enfin à côté d’une première plateforme. Elle ressemble à un sapin de Noël avec toutes ses lampes et sa torchère au sommet. A l’AIS, on peut voir quatre bateaux stationnés autour. Papa Charlie continue sa route rectiligne. Cap au 195° (sud-sud-ouest).

La journée du lundi est rythmée par le passage de grains. Les grains – nuages monstres – visibles à l’horizon s’approchent lentement avant de surgir subitement. Le vent monte de 10 à 20 nœuds et nous force à manœuvrer. On réduit la puissance de la grand-voile en lâchant le hâle bas et choquant l’écoute. Le génois est enroulé de quelques tours. Enfin on abat d’une vingtaine de degrés pour réduire le vent apparent. Les trois grains du jour nous arrosent mais passent facilement. A midi on mange poulet courgette quinoa. Le soir poulet courgette pâte pesto. Chaque fois avec du topping de gruyère.

Le vent s’écroule à la fin de cette deuxième journée et on passe la soirée et la nuit au moteur. Julien & Philippe font quelques tentatives d’avancer à la voile. Mais sans résultat autre que de réveiller le quart qui se repose.

A minuit, Thibaut et moi montons sur le pont. La lune est beaucoup plus haute que la nuit précédente. C’est un véritable spot qui réfléchit sur la mer. Vers deux heures du matin la lune disparaît, et les étoiles brillent d’autant plus par cette nuit sans nuages. Au loin, sur l’arrière bâbord, une torchère de gaz crée un halo rose.

Depuis le départ, nous avons effectué de nombreuses manœuvres à la voile (hisser, affaler, dérouler, enrouler), mais n’avons pas encore viré ou empanné de bord. C’est-à-dire que les voiles sont, et resteront jusqu’aux Pays-Bas, à bâbord. Le vent venant de tribord.

Au matin, le vent rentre du sud-ouest et on entame un long bord de près. La gîte use les organismes. Manger s’habiller se déplacer. Toutes ces choses anodines sont compliquées. A midi, je prépare un risotto saucisse petits pois lentilles. C’est étonnamment le premier repas que je prépare. L’équipage ayant bien assuré jusqu’ici. La journée suit son cours tranquille au rythme des variations de vents. Nous passons – enfin – près d’énormes et nombreuses plateformes gazières. Un hélicoptère se pose même sur l’une d’elles alors qu’on passe à côté.

La troisième nuit est éreintante. Un front chaud (?) arrive. On enchaîne les grains qui sont nettement plus violents que la veille. Ces immenses nuages déversent des torrents d’eau sur nous. Le vent passe de 5 à 30 nœuds en quelques secondes. De rien à tout. On réduit puis on renvoie de la voile toutes les trente minutes. La mer désordonnée nous fait danser avec elle. Sauter avec elle. Valdinguer dans tous les sens. Après trois plats à la sortie d’une vague, Philippe change la couchette avant pour la couchette stratégique et confortable à l’arrière tribord.

Je reste à la barre pendant trois bonnes heures. L’adrénaline m’empêche toute façon de dormir et tout mon corps est tendu. Crispé. Il y a beaucoup trop de lumières non identifiées à l’horizon. On devine de nouveaux grains dans la nuit noire car très nuageuses. Après le front, le vent “prend de la droite”, il tourne de SW à WNW (sud-ouest à ouest-nord-ouest). Le bateau se retrouve au portant est commencer à foncer. Cap au 180°.

Au matin. On est un peu groggy. Pas le temps de se déconcentrer. La côte hollandaise est toute proche. Elle est piégeuse à cause de son trafic et ses zones interdites. Vers 8h, au moment où je sors de ma couchette, ce sont quatre bateaux commerciaux qui passent derrière nous. Ils font route vers Ijmuiden (Amsterdam).

Avec le courant favorable, nous traçons à 9 nœuds entre Amsterdam et Rotterdam. Ce qui est surprenant ce sont encore et toujours des plateformes gazières. Cette énergie du passé contraste avec les milliers d’éoliennes construites et encore en développement.

Grâce à notre vitesse élevée, nous passons sans encombres les chenaux d’entrée du porte de Rotterdam. Des centaines de navires sont à l’ancre. Vides, ils attendent leur prochaine cargaison.

Après Rotterdam, il nous reste une vingtaine de milles jusqu’à l’écluse du Roompot puis l’Oosterschelde jusqu’à Wemeldinge. On se détend et grignotons sur l’heure de midi. Le plus dur est derrière nous, se dit-on. Le courant s’inverse, on passe de 9-10 nœuds à 6-7 nœuds. Le courant contre le courant fait lever la mer. Le chenal jusqu’à l’écluse est beaucoup plus étroit, long et piégeux que dans mes souvenirs. 10 MN à serpenter entre des bouées peu visibles. Au moindre écart, on s’échoue sur un banc de sable.

A 16h on arrive devant l’écluse. Problème, la marée est trop haute, et la hauteur libre en dessous du pont est insuffisante pour laisser passer notre mât (19 mètres au dessus de l’eau). Nous grignotons les restes du frigo. Fromage. Jambon. Chips. Petite Bière. Puis on nettoie le bateau. A 18h, l’éclusier (à distance), nous confirme qu’il y a assez de place pour passer sous le pont. Il reste encore 18 MN jusqu’à Wemeldinge, mais avec 1,5 nœuds de courant contraire. Au lieu de progresser à du 5-6 nœuds, on se traine à 3,5.

Des grains réapparaissent au loin. Je réfléchis tout haut à affaler la grand-voile haute, et continuer au moteur. Un magnifique nuage apparait sur notre arrière tribord. Thibaut et Julien vont au pied du mât pour affaler la GV quand une rafale à 35 nœuds arrive. Je leur crie de s’agripper. Trente-cinq nœuds. Papa Charlie se couche sur son flanc tribord. Thibaut se tient au mat et Julien aux filières bâbord. Philippe réagit ensuite en choquant la GV. La voile bat dans tous les sens pendant qu’on la descend en catastrophe.

Après le vent, la pluie et la grêle. Philippe se met au poste de barre pour guider le bateau au moteur pendant que des trombes s’abattent. Réfugié à l’intérieur, je m’équipe pour intervenir au cas où. En arrivant à haute de Colijnsplaat, alors qu’on croit le grain passé, la foudre suivi immédiatement d’un coup de tonnerre déchire le ciel. On ne fait pas les malins. Fort heureusement, cela passe sans dégâts. Deux heures plus tard, la nuit bien entamée, on arrive à bon port. On file en catimini car demain matin, c’est boulot !

Convoyage entre Wemeldinge & Stavanger

On largue les amarres vers 11h ce samedi par un belle journée d’été. Grand soleil et légère brise venant du large. Après un arrêt rapide pour remplacer la dernière bonbonne de gaz au Goese Sas, on navigue au près vers l’écluse du Roompot.

Une fois l’écluse franchie, nous sommes « en pleine mer ». Les prévisions météorologiques s’avèrent malheureusement exactes. Le vent s’écroule et on doit progresser au moteur, jusqu’à Scheveningen – port de la ville hollandaise La Haye à 35 MN (milles nautiques) au Nord. A 23h, nous nous amarrons dans une partie quelque peu abandonnée du port et filons au café pour fêter la première journée, et surtout analyser la suite de la route. Nico sur son iPad. Stijn et Luc avec l’application Windy sur leur téléphone. J’utilise mon ordinateur et le logiciel belge Squid pour faire des routages.

Un été en Norvège – cela se mérite

Il y a 470 MN en route directe entre Wemeldinge et Stavanger. L’objectif de cette semaine – rallier Stavanger en Norvège en 7 jours. Il y a 4 jours de navigation mais la météo est compliquée. Plusieurs coups de vent (25-30 noeuds de face) sont prévus en Mer du Nord. Un premier qui dure jusqu’à mardi. Une seconde dépression qui arrive jeudi. Nico analyse une option folle via le canal de Kiel et l’Est du Danemark. Luc analyse un bord vers Hull au Royaume-Uni. Finalement, on choisit la route directe et une étape à Den Helder où nous attendrons « la bonne fenêtre pour traverser ».

Dimanche – deuxième jour

Réveil 6h30 pour profiter du courant favorable (1,5 noeuds). Nous sommes une petite dizaine de voiliers à sortir du port de Scheveningen. La légère brise de travers (7-10 noeuds) nous permet de naviguer à bonne allure. Nous passons devant Ijmuiden (port d’accès à Amsterdam). La mise à jour météo à 10h30 suggère une opportunité pour traverser le lendemain soir.

Avec Stijn, Nico et Luc à bord, j’ai la chance de naviguer avec des personnes qui connaissent bien le bateau et sont super faciles en mer. On n’a pas besoin de se parler pour se comprendre. Tout le monde sait qu’on porte le gilet en permanence, on s’attache de nuit, comment prendre un ris et comment dérouler le génois. Je peux dormir sereinement et j’en ai grand besoin.

En début d’après-midi, après avoir navigué entre des champs d’éoliennes en mer à bâbord et des dunes à tribord, on s’amarre à Den Helder. La ville est connue pour sa base militaire et son ferry vers l’île de Texel, mais pas spécialement pour son attractivité touristique. Le quartier des quais au centre ville nous surprend agréablement.

Lundi d’attente

On s’installe au café-restaurant de Stoom (super sympa) pour une journée de travail. J’enchaîne les capucinos , les calls et les e-mails. On affine ensemble l’analyse météo, les courants, et les routages. La fenêtre du soir s’améliore à chaque update météo (le modèle européen EMCW étant plus réaliste que l’américain GFS).

Départ à 16:30. La première demi-heure est pénible. Moteur à fond face à 25 noeuds de vent et des vagues d’un bon mètre. Ensuite on pique au Sud – à contresens de la route – pour éviter des hauts-fonds du Noorderhaaks. Le chenal étroit du Molengat n’étant plus praticable à cause de son ensablement. La mer est agitée et désordonnée. On ne fait pas les malins. On sort du chenal, virons et partons au nord. On lâche les 2 ris dans la GV (grand voile).

Qu’est-ce qu’on fout là ?

Nos estomacs s’accrochent mais les conditions sont horribles. Papa Charlie n’avance qu’à 4 noeuds (au lieu des 6-7 espérés). Le bateau tape dans les vagues et le vent mollit. Dur coup au moral. Le quinoa feta préparé par Nico peine à nous égayer.

Stratégie de route

La stratégie de route entre Den Helder & Stavanger comprend 3 phases. D’abord en ligne droite cap 355° au près bon plein vers la Norvège. Puis se décaler progressivement vers l’ouest après deux jours, cap 330°. Ensuite empannage et cap 20°-30° sur Stavanger.

L’enjeu est d’arriver avant jeudi midi et l’arrivée d’une dépression générant du vent de 20-25 noeuds (6-7 beaufort) de Nord le long de la côte norvégienne. Fait remarquable, la météo s’avérera extrêmement précise sur toute la traversée.

Fin juin les nuits sont courtes au Nord des Pays-Bas. Stijn et Nico prennent le quart de 20h à minuit. Luc et moi prenons le relais jusqu’à 4h pendant les heures de pénombres.

On alterne une heure à la barre et une heure en équipier de veille. Je prépare une petite soupe pour nous réchauffer. Ne croyez pas que nous sommes seuls en mer. Il y a d’abord deux rails de cargo à franchir et ensuite ce sont des centaines de plateformes gazières et pétrolières. L’AIS facilite la veille. Ce système – Automatic Identification System – permet aux bateaux de partager leur position, cap et vitesse via les ondes vhf. Sur l’écran de notre GPS, nous suivons les mouvements des bateaux autour de nous.

2h du matin

Luc: « Miguel, est-ce que toutes les plateformes sont éclairées?»
Miguel: « oui normalement »

Quelques secondes plus tard. On devine dans la nuit une structure non-éclairée sur notre bâbord. Elle n’est qu’à quelques dizaines de mètres. Silence. Cela n’est pas passé loin.

Mardi à la gîte

On a du mal à entrer dans le rythme. S’habiller est compliqué. Préparer à manger est compliqué. On souffre gentiment et on est tous fatigués. Stijn comate dans sa couchette. Luc s’accroche à la barre. J’ai des pensées sombres.

Pour le souper, je prépare des pâtes. Le moral remonte un peu. Ensuite je file dans ma couchette. Pas facile d’aller dormir à 20h.

Mercredi.

La mer se calme progressivement. On prend confiance. On prend plus de plaisir. Pendant notre quart du matin (8h-13h), Luc et moi reprenons des forces et mangeons abondamment. Luc fait du café. Je prépare une omelette. On déguste un saucisson et un bloc de fromage. Ensuite on finit les pâtes de la veille.

Quand Nico et Stijn émergent. Luc descend faire une sieste. Comme prévu, le vent mollit et tourne Sud. Le bateau gîte de moins en moins. On célèbre la belle journée avec un petit apéro. Premier moment de convivialité après 48h de navigation.

Je prépare un quinoa légumes pour le soir. On échappe aux pâtes sardines suggérées par Nicolas.

Arrivée sur Stavanger

Pour notre dernière nuit en mer. Nous alternons entre moteur et voile. Le vent tourne en quelques minutes de Sud à Nord. La dépression arrive et il reste une vingtaine de milles jusqu’à l’entrée de Stavanger. Au matin, la brume limite la visibilité à 500m. Je vois à l’AIS un cargo en route pour les Féroé. Il change son cap pour nous éviter et passe 1 MN (= 1.852 mètres) derrière nous. On ne le voit pas. On ne l’entend pas.

Luc s’éclate à la barre, au près de nouveau. Papa Charlie fonce à 8 noeuds. Le vent forcit déjà et je prends un ris dans la GV. A 4h, nous descendons dormir alors que la bouée ouest (9 éclats toutes les 15 secondes) signalant l´entrée du chenal est en vue. Deux virements de bord plus tard, l’autre quart allume le moteur et remonte face au vent dans le fjord de Stavanger. A 8h, nous enroulons la pointe en même temps qu’un paquebot de croisière géant. On hisse les voiles et finissons au portant cette belle navigation. On s’amarre au centre ville. Des hordes de touristes allemands débarqués du paquebot sillonnent la ville. Nous zonons fatigués mais avec le sentiment du devoir accompli. Je m’installe dans un café trop bruyant pour travailler et prendre quelques calls.

Zouq – Hekkan – Koko – Réparation

Stijn – en connaisseur de la Norvège – nous emmène au restaurant Zouq. Un excellent indo-pakistanais. A 21:30, je prends un dernier call alors que le reste de l’équipage roupille déjà. Après une bonne nuit de sommeil, on dédie la journée du vendredi au nettoyage et aux réparations. Luc s’attaque au feu avant tribord, puis à la planche du cockpit, la planche WC et enfin le plus dur / ré-accrocher les rideaux du carré. Tâche qui demandera ingéniosité extrême, entre achat de nouveaux boutons pression et démontage du plafond.

Samedi, on finit le nettoyage avant de repasser par nos adresses préférées. Burger cuit au charbon de bois chez Hekkan. Café bio bobo au koko café. Au retour sur le bateau – l’équipage suivant prend déjà ses marques. Mission accomplie.

Convoyage en hiver, de la Bretagne à la Belgique

Deux jours à tourner en rond au Crouesty suffisent. Ce hameau situé à la sortie du Golfe du Morbihan, à côté de Port Navalo, est devenu en 40 ans un lieu incontournable de la navigation de plaisance en Bretagne Sud avec plus de 1.400 emplacements à flot. On quitte le port en début de matinée après un bon petit déjeuner.

Le vent souffle du NW (nord-ouest) et le premier bord en direction du passage de la Teignouse est grisant. Grand Voile haute et génois déroulé, notre Oceanis 40 déboule à 8 nœuds au travers. A la sortie de la Baie de Quiberon, on lofe au près. Le vent grimpe à 20 nœuds et la mer est encore agitée du coup de vent de la veille. Nos estomacs sont à l’épreuve mais tiennent le coup. Je remonte le moral à coup de “Pain Saucisse”. Recette devenue incontournable à bord.

On tire des bords au près pour gagner au nord, en longeant la côte. On passe à côté du phare des Birvideaux avant de partir à l’ouest vers le sud de l’île de Groix. Des dauphins, presque comme d’habitude j’oserais dire, viennent jouer avec l’étrave de Carpe Maria III qui cherche un nouveau nom. Les mammifères ne nous lâcheront pas pendant de nombreuses heures.

La nuit tombe tôt (17h). Le vent s’écrase et on continue au moteur au Sud des Glénans vers la Baie d’Audierne. Je décide de longer la côte pour éviter du vent trop fort de face. Avec Julien et Stijn, on trouve un coffre dans la nuit noire au mouillage d’attente de Sainte Evette pour se reposer un petit peu.

Vent contre courant – tu éviteras

Deux heures à peine plus tard, mon réveil sonne et nous larguons les amarres avec Nicolas. On est optimistes. Grand voile haute et génois déroulé. Pendant qu’on avale les 10 milles nautiques qui nous séparent du Raz de Sein, le vent forcit. Dix. Quinze. Vingt. Vingt-cinq nœuds. Au près. Porté par le courant, Carpe Maria III s’approche à 10 noeuds de vitesse du phare de la Vieille et de la cardinale ouest de la Plate. On prend en catastrophe un, puis deux ris dans la grand voile. Heureusement la manoeuvre est fluide. La nuit est toujours noire même s’il y a des feux de bouées et de phares partout. La mer s’agite progressivement.

A l’entrée du Raz de Sein, la mer est en ébullition. Rien à voir avec les deux passages que j’y ai fait il y a quelques mois. La mer est une soupe. Les vagues vont dans tous les sens. Le vent contre le courant soutenu dans cet étroit goulot à la pointe de Bretagne ne pardonne pas. J’aurais dû mettre le réveil une heure plus tôt pour passer vraiment à l’étale. Trop tard. Nico est à la barre. Je regarde la carte sur mon iPad.

La mer déferle. Une vague. Puis une deuxième. Puis une troisième. Le pont se retrouve sous des milliers de litres d’eau . Ouf, les hublots sont étanches. Par chance, nous tirons le capot de la descente juste avant qu’une vague ne recouvre le roof entièrement. L’eau glacée dégouline mais n’entre pas dans le bateau. A l’intérieur, après deux vols planés, Thibaut qui dormait dans la cabine avant, se réfugie dans le carré.

Je crie aux trois équipiers à l’intérieur qu’on vire dans trois minutes. Encore dix minutes à tenir et la mer se calmera. Le bateau est emporté par le courant et tourne dans les marmites de courant. On vire puis on s’échappe de cet enfer vers la Baie de Douarnenez. Le jour se lève. Le vent tombe. Un dauphin prend de nos nouvelles. On continue la route au moteur vers la Presqu’ile de Crozon. Stijn me remplace sur le pont et je m’écroule dans ma couchette. Deux heures plus tard, l’équipage a déjà oublié la nuit difficile. Il fait presque beau lorsqu’on entre dans le magnifique port de Camaret-sur-Mer.

Le village est désert. On lunche dans le seul restaurant ouvert. Le café de la place. On s’offre des huîtres et un verre de blanc comme entrée. La suite, du poisson et un plat végétarien, est délicieuse. Le serveur/gérant est charmant. Julien, Nico et moi entamons une balade digestive le long des falaises. Le sentier sillone entre cratères d’obus et bunkers allemands jusqu’à la plage de Pen Hat. Quelques surfeurs affrontent le froid. De retour au port, je travaille pour le boulot avant d’analyser la suite de la navigation avec des logiciels météo et de routage.

Les amarres sont larguées juste avant le coucher du soleil. Je cuisine alors qu’on fait route vers le Chenal du Four. Le dernier passage à niveau qui sépare la Bretagne Sud de la Bretagne Nord. Le Chenal est heureusement beaucoup plus calme que le Raz de Sein franchi le matin même. A la sortie du chenal, le vent d’ouest se lève doucement.

Escortés par des dauphins, les deux quarts – Nicolas & Thibaut et Stijn & Julien – font de l’excellent boulot. Le pilote automatique fait le plus dur en barrant le voilier pendant la majeure partie de la nuit. La nuit est noire et il est difficile de barrer dans ces conditions. On fait plus de 7 nœuds de moyenne jusqu’à Dartmouth. Carpe Maria III atteint même 12 nœuds dans des surfs en arrivant sur les côtes anglaises. L’arrivée dans la petite ville de Dartmouth est source d’enchantement. C’est tellement beau. Vers 13h heure anglaise, on s’amarre à la Dart Marina.

Escale anglaise des pestiférés covid

Le capitaine du port nous refuse la place et nous renvoie sur un coffre au milieu de la rivière. Il faut que l’équipage suive la procédure covid en vigueur depuis la veille. Quarantaine. Test PCR le deuxième jour. Puis attente des résultats. A noter que le test PCR est fait soi-même grâce à un kit reçu par la poste et renvoyé par courrier. Bref, aucune valeur médicale. En plus cela coûte 100 Pounds. Et demain on est partis.

On lunche tranquillement à la place de port qu’on nous refuse. Branché à l’électricité, un petit chauffage nous réchauffe (et sèche) après la dure traversée. Le capitaine du port revient à la charge. Il veut qu’on dégage. On appelle un autre port situé 1 km plus loin qui accepte de nous accueillir. Houra. Dix minutes plus tard, alors qu’on fait route, on nous refuse l’accès à nouveau. On finit sur un ponton, sans eau ni électricité, au milieu de la rivière Dart. Le moral est en berne.

Je lis sur les sites gouvernementaux en détails les mesures covid en vigueur. La procédure telle qu’expliquée a du sens pour les voyageurs qui arrivent à Heathrow et qui rentrent chez eux (en quarantaine), mais n’a aucun sens pour des marins. La section “exceptions” offre notre planche de salut. En tant que marins professionnels, double vaccinés, nous sommes exemptés de toute contrainte covid. Yallah. Le deuxième port accepte de nous mettre sur un ponton – non relié à la terre – mais avec de l’électricité. Au moins on passera une bonne nuit.

On gonfle l’annexe et on passe deux heures à terre pour faire quelques courses, boire une pinte de Guinness locale et manger un fish and chips. A 21h, tout le monde roupille comme des biens heureux. Le ventilateur de notre chauffage électrique nous berce.

25 nœuds sinon rien

Après une nuit de sommeil, le port pas convaincu d’avoir bien respecté les règles nous offre la nuit, et évite ainsi de nous inscrire dans ses registres. Plus énorme. Les douanes, avec qui je suis en contact depuis la veille, m’appellent pour me prévenir qu’ils préparent une descente sur notre bateau. Ils nous conseillent de partir. Véridique !

A 14h, nous reprenons notre route vers la Belgique. La tempête qui nous avait forcé à nous réfugier est sensée mollir. Le vent souffle du Nord. Il est polaire. Pendant 34 heures, nous faisons cap plein Est.

J’ai mal préparé la route et sous-estimé le courant à hauteur de l’île de Wight. On a plus de 3 nœuds de courant de face… Heureusement, le vent vient de terre (et la mer est calme), et Carpe Maria avance à 8 nœuds sur l’eau. Chaque mise à jour météo nous promet un vent plus calme d’une quinzaine de nœuds. Au contraire. Le vent ne passe jamais en dessous des 25 et monte régulièrement au dessus des 30. L’équipage est lessivé par les embruns et le froid. Nous longeons d’abord la côte anglaise de jour, puis passons Wight de nuit, avant de traverser la Manche de jour. Enfin on arrive sur Calais puis Dunkerque de nouveau de nuit.

Hors quart, j’ai pu me préserver pendant la première nuit en restant au chaud relatif de la cabine. L’arrivée sur Calais est rock-n-roll. N’étant plus protégés par la côte anglaise, la mer se déchaîne et les rouleaux deviennent de plus en plus gros. Je prends la barre. A moitié pour m’occuper, à moitié en espérant calmer les embardées du bateau. Ma deuxième paire de gants reste sèche pendant cinq minutes avant de se faire avoir par un bel embrun. Après avoir traversé les rails de cargos du détroit, on croise le ballet des ferries assurant la liaison Calais-Douvres.

Dunkerque est enfin en vue. On manque de se faire peur en évaluant mal un cargo sortant du port industriel. A un mille du port de plaisance, le vent s’écroule enfin. On entre dans la nuit noire dans le port et on s’amarre en silence. Les rescapés lèvent la tête de leur sac de couchage. On se félicite tous. Heureux d’avoir fait tout ce chemin en équipe. J’avale un yaourt et m’enfonce dans mon duvet, bercé par le ventilateur du radiateur électrique.

Clap fin

Les quinze milles séparant Nieuwpoort de Dunkerque ne sont que plaisir. Le vent est de nouveau à 25 nœuds (6 bons beaufort). Cela caille toujours autant. Mais déjà nostalgiques, on appréhende déjà le fait d’arriver. La fin d’une belle histoire. Mission accomplie. On écoute Radio Beach, station locale animée par le papa de Stijn. Carpe Maria III fonce pleine balle vers son abri pour cet hiver. Les parents de Stijn nous accueillent à l’arrivée autour d’un café chaud.

Après le dîner au yacht club du VVW, Julien et Thibaut reprennent le train. Stijn rejoint sa famille. Nico et moi retrouvons l’humidité et la froideur du voilier. Au matin, sous la pluie, on sort le bateau de l’eau. La scène est cocasse. Le vent siffle dans les haubans et une pluie froide tombe du ciel. Trois voitures suivent – PAPA CHARLIE (le nouveau nom pour le bateau) – suspendu à la grue. Dans la première la famille de Nico. Dans la deuxième ma famille. Dans la troisième, mon oncle et ma tante de passage dans la région. Après l’hiver, Papa Charlie pourra enfin emmener des groupes voguer sur l’eau, dans des conditions bien plus confortables.

Nieuwpoort – Kristiansand – Navigation de Belgique vers la Norvège

(publication du récit d’une navigation juin 2019)

Cette semaine, nous convoyons Urga – un Etap 39 – depuis la Belgique vers la Norvège. On a prévu 7 jours (avec de la marge) pour faire presque 500 milles nautiques (= 900 km). L’équipage consiste de 5 gaillard – Miguel Stijn Livio Louis et Saad.

Un faux contact dans le relais électrique pour les instruments de navigation occupe nos premières heures à bord de Urga en ce vendredi après-midi. Stijn prend le problème à bras le corps et en profite pour programmer l’AIS avec son ordinateur. Nous venions de recevoir les identifiants. L’électricien qui « n’avait pas le temps » de venir a du mal à croire que Stijn ait réussi à programmer l’AIS.

Stijn reprogramme l’AIS

Samedi matin, après avoir par hasard découvert l’origine du faux contact, nous larguons les amarres à l’heure prévue – 11 heures. Les parents de Stijn sont là pour nous saluer. On commence par 6 heures de moteur, agrémentées par le passage de dauphins et un bon premier repas de pâtes. Tout le monde prend ses marques à bord et seul le vent manque. A hauteur du Thornton bank, nous coupons un peu trop une nouvelle zone d’éoliennes en construction et nous nous faisons arraisonner par un navire en charge de la surveillance de la zone. Heureusement ils sont sympas et nous obligent juste à faire un détour.

Vers 17h, Louis l’intrépide du bord, décide de faire une petite baignade. Nous commençons également à progresser à la voile avec un petit vent du sud de 2 beaufort. Notre premier apéro tous ensemble est majestueux. Le soleil est haut et nous sommes entourés de navires marchands en route vers Rotterdam.

La nuit est très courte – mois de juin oblige – mais intense. Le vent est capricieux car trop mollasson et mal orienté (plein vent arrière). Le traffic maritime à hauteur des ports de Rotterdam et Amsterdam est impressionnant. Des cargos s’entrecroisent dans tous les sens et nous nous sommes au milieu sur notre coque de noix. Les premières plateformes de gaz sont déjà visibles à peine au nord de Rotterdam.

Stijn à la table à carte

Vingt-quatre heures après notre départ, nous avons effectué 125 MN sur les 460 MN qui nous séparent de Kristiansand. Cette première nuit m’a rassuré sur le sérieux et les capacités de l’équipage. Stijn est un second extrêmement fiable, il barre bien, comprend la lecture de carte et l’utilisation des instruments de nav. Saad, Livio et Louis se débrouillent plus ou moins bien à la barre mais surtout sont autonomes à bord.

Étant le plus résistant au mal de mer dans la cabine (et le meilleur cuisinier ? 🙂 ), je m’occupe de la préparation de tous les repas de la semaine. Au menu du soir, couscous à la belge.

La deuxième nuit, le spectacle est à nouveau grandiose. Au nord, le soleil refuse déjà de se coucher, tandis que son opposé la lune est pleine, brillante et bienveillante. Telle un phare dans notre dos, elle nous illumine le chemin à suivre. La Norvège se trouve à 240 MN au nord. Le ciel est dégagé, la mer s’agite, le vent souffle fort (25 noeuds) du sud. Urga danse sur les vagues comme un funambule. On empanne a hauteur de l’île de néerlandaise de Vlieland. Cap toujours vers le nord.

De l’intérieur de la cabine, on peine à réaliser l’agitation extérieure. Après avoir rangé toute la vaisselle brinquebalante dans les armoires, je dors enfin plus de 2 heures d’affilée pour la première fois depuis le départ. Livio m’apprend à réussir un rubik’s cube. Ce sera mon challenge jusqu’à la fin de la semaine.

Troisième journée de mer et le vent continue de souffler à 20-25 nœuds de SSW. Le ciel est bleu et la mer couverte d’embruns. Ce sont des conditions idéales pour naviguer. Urga progresse à 7-8 nœuds sous grand-voile haute et génois. Nous croisons nettement moins de plateformes ou de navires. Les côtes danoises à 80 MN dans l’est sont particulièrement inhospitalières et j’évite de m’en rapprocher plus.

Plateforme gazière en Mer du Nord

Le pauvre Louis n’arrive pas à se débarrasser de son mal de mer. Il passe sa journée et sa nuit allongé à l’intérieur. C’est tout un cinéma quand il se lève et qu’on lui amène un peu à manger. Heureusement, Saad et Livio gèrent et arrivent à barrer Urga dans des conditions peu évidentes. Les vagues déferlantes arrivant par l’arrière, il faut sans cesse contrer la force de la vague contre le safran.

En deux jours (48 heures) depuis notre départ, nous avons parcouru 271 MN et ils nous en reste 189 MN jusqu’au sud de la Norvège. L’heure d’arrivée, initialement estimée à mercredi fin de journée, sera probablement dans la nuit (qui n’en est pas une) de mardi à mercredi.

J’ai rarement eu un équipage aussi compliqué au niveau alimentaire. L’un n’aime pas les champignons, l’autre les petits pois, le troisième les carottes ou les oignons. Bref, le cambusier a du boulot.

Le vent tombe vers 23h00. Le léger souffle qu’il reste permet d’évoluer à 4,5 noeuds sur la route direct. Louis enchaine les siestes, il a dormi 16 heures sur les 24 dernières heures.

A 4h30, lasse d’avancer à 3 noeuds dans la mauvaise direction pour faute de vent, nous allumons le moteur. Il reste 100 MN jusqu’à Kristiansand. A 10h, il ne nous reste plus que 57 MN jusqu’au mouillage pour ce soir. Le soleil est de plomb et la mer soudainement d’huile. On teste le drone de Stijn en navigation. Les images sont belles mais nous n’anticipons pas comment le récupérer. Des systèmes anti collisions l’empêche de se rapprocher du voilier. Tant bien que mal, j’arrive à l’attraper en vol sans me couper les doigts.

En fin d’après-midi, nous éteignons le moteur et continuons à la voile. Nous atterrissons dans un petit mouillage idyllique à 20 MN de Kristiansand. Je dois m’y reprendre 2 fois pour bien mettre le mouillage et frapper l’amarre à terre. Au moment de remonter l’ancre la première fois, le moteur cale. Panne sèche ? En hâte nous déversons les 20L du bidon de réserve dans le réservoir.

Nous allons tous à terre en annexe et spontanément on s’embrasse tous. On est fier de ce que nous venons d’accomplir. 460 MN depuis la Belgique sur la route direct avalés en 3 jours et 10 heures. On a négocié des passages délicats et navigué au grand largue pendant toute la traversée. Louis passe la nuit à terre à la belle étoile mais le regrettera. Des milliers de moustiques viennent le réveiller.

Premier mouillage en Norvège

Mercredi, nous allons à Mandal, petite ville de 15.000 âmes qui a la particularité d’être la plus sud du pays. Comme souvent après une longue période en mer, on ne fait pas grand chose dans la ville. Fast food – café. La ville est toute proprette mais pas très fun. En plus il pleut.

Mandall – Norway

Le lendemain on zigzague entre de nombreux îlots. Louis pêche une truite mais la rejette aussitôt à la mer. Stijn joue avec son drone. Livio explore la baie en annexe. On passe la nuit amarré à un ponton avant de rallier Kristiansand.

Ponton comme il en existe des miliers en Norvège

Un magnifique parc avec des beaux lacs surplombe la ville. On s’y baigne. La ville est en ébullition (pour des norvégiens c’est-à-dire un rien animée) et profite de ces journées d’été. Il y a un grand concert sur la place centrale. La star du soir est Wyclef Jean (ex- Fugees).

l’équipage arrivé en Norvège

Livio continue son périple en stop vers Stavanger. On rejoint l’aéroport de Kristiansand en Tesla X. On annonce des perturbations à Oslo où nous devons prendre une correspondance. Notre vol vers la Belgique est annulé et nous passons la journée à Oslo au frais de la compagnie aérienne… j’aurai de la chance d’avoir une place tôt le lundi matin tandis que certains devront attendre le lundi soir pour rentrer chez eux.

Ijsselmeer & Waddeneilanden – croisière familiale

C’est souvent paradoxal. On connait mieux les villes (ou les mers) loin de chez soi que celles tout près. C’est ainsi qu’en plus de 15 ans de navigation, je n’avais jamais mis les pieds sur ces petites îles basses au Nord des Pays-Bas, les Waddeneilanden (aussi appelées les îles de Frise).

St Helena – bavaria 45

C’est avec la (belle-)famille que nous embarquons à Lemmer sur un Bavaria 45 de location. Il est spacieux et confortable à l’intérieur, idéal pour le “WAF” (Woman Acceptance Factor) mais lourd et peu marinisé. La grand-voile sur enrouleur m’embête déjà. La météo tout au long des 3 jours de ce week-end pascal est excellente, grand soleil et une quinzaine de nœuds de vent. Que demander de plus ?

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Carte des Waddeneilanden (Îles de Frise)

Notre voilier St Helena (en référence à l’Anticyclone St-Hélène en Atlantique Sud) avance au moteur pour les 30 premiers milles de notre périple, entre Lemmer et le Lorentzsluis. Cette double écluse nous permet de quitter l’Ijsselmeer (où il n’y a pas de marée) pour rejoindre la Waddenzee. Bien que la marée y est relativement faible (2 mètres de marnage), les courants sont forts (3 nœuds) et les chenaux très étroits. Pour compliquer le tout, le trafic est intense, il y a de très nombreux voiliers, mais aussi des vedettes et autres ferrys reliant les îles au continent.

Extrait Navionics pour le Waddenzee entre Harlingen et Vlieland
Extrait Navionics pour le Waddenzee entre Harlingen et Vlieland

Ces trois heures au moteur, alors que le vent est encore mollasson, me donnent l’occasion de faire un petit briefing sécurité. Hormis – la femme du capitaine – Mano, l’équipage a peu d’expérience de la navigation en voilier de croisière. La difficulté est toujours de garder le curseur sécurité assez haut. Les principaux risques sont la collision (avec un autre bateau), le talonnage ou l’ensablement (si la profondeur est insuffisante), l’accident domestique (brûlure à la cuisine, chute sur le pont, brûlure en maniant les cordages) et les manœuvres d’accostage (écluse, port). Les risques d’homme à la mer, de voie d’eau ou d’incendie sont moins probables et pas aussi dramatiques car nous sommes en permanence à moins de 5 MN de la terre. Un appel GSM sur le 112 et on sera rapidement aidé.

Heureusement, le vent ESE se lève pour la deuxième partie de cette longue journée de navigation (50 MN). Nous remontons d’abord du Lorentzsluis vers Harlingen, puis longeons le Pollendam (en restant entre les bouées vertes et jaunes). Gab est à la barre de St Helena et le fort courant traversier nous oblige à avancer en crabe. On tire enfin des bords dans le West-Meep avant de prendre le Slenk jusqu’à Dellewal sur l’île de Terschelling. Le port est bien rempli. Il y a une vingtaine de vieux gréements typiquement hollandais dans l’avant-port. Ils emmènent les touristes à la journée dans le Waddenzee. Le Bavaria 45 est difficile à manœuvrer avec son haut fardage de prise au vent.

On commence la deuxième journée par une grande balade à vélo sur l’île de Terschelling. Ensuite, St Helena nous emmène jusqu’à l’île voisine de Vlieland distant de quelques milles seulement mais nécessitant une navigation précise entre les bancs de sables. Le port de Vlieland est animé et l’ambiance à la fête.

Au retour vers Lemmer, notre port de départ. Nous nous faisons une belle frayeur en passant trop près d’une bouée cardinale tribord. On finit le week-end par une belle manoeuvre de port. Plus qu’à rouler 3 heures jusqu’à la maison.

Nieuwpoort Londres en voilier pendant le weekend de l’Ascension

Ce weekend de l’Ascension était l’occasion pour nous de refaire une traversée sur Londres au départ de Nieuwpoort. La dernière fois que nous sommes allés à Londres datait déjà d’avril 2012 ! Nous nous retrouvons donc mercredi soir au VVW à bord de Oceanlord. Un Sun Odyssey 509 relativement récent et le bateau amiral du loueur Westcoastsailing.

 

Jeudi 25 – Traversée de Nieuwpoort à Queenborough/Sheerness

Nous partons de bonne heure jeudi matin. La marée est basse à Nieuwpoort et je sens que le bateau passe tout juste avec ses 2,20 m de tirant d’eau. Le vent s’annonce très calme pour ces 4 jours, et les premières heures se passent au moteur car le bateau n’avance pas même lorsqu’il y a 10 nœuds de vent. Fort heureusement, les occupations en mer ne manquent pas. Nous croisons d’abord la route d’une cinquantaine de voiliers participant à la course Oostende Ramsgate. Leur spis colorés hissés tapissent l’horizon et offrent un spectacle majestueux.

Course voiliers Oostende Ramsgate

Régate Oostende Ramsgate

Charline réclame des dauphins et à l’approche des falaises de Margate et du premier parc éolien anglais, nous apercevons à une centaine de mètres 2 puis 5 dauphins (ou marsouins).  Je ne manque pas d’insister que l’équipage est « very very lucky ».  Quelques instants plus tard, nous faisons route de collision avec un chalutier français venant de Boulogne-sur-Mer. Ni une ni deux, nous décidons de nous approcher et de lui demander à la vhf si on peut lui acheter du poisson frais

  • Vincent pour Oceanlord : Bonjour, est-ce qu’en tant que confrères marins, nous pourrions vous acheter du poisson frais ?
  • Chalutier Saint-François : Bonjour Oceanlord, Qu’est-ce que vous souhaitez ?
  • Oceanlord : Peu importe, du poisson frais… !
  • Saint-François : Approchez-vous, on va voir ce qu’on a sur le pont

Quelques instants plus tard, nous faisons courses à 3 m du Saint-François (le nom a été modifié pour des raisons de confidentialité). Les 5 marins du chalutier nous observent avec un drôle de regard puis nous jette un sac plastique rempli de poissons, quatorze bars ! Wahou, délire total à bord, l’Oceanlord s’enflamme. Nous remercions le Saint-François et après quelques selfies poissons, les marins du bord mettent une vraie chaine de production en place avec différents ateliers : assommer les poissons, les vider et couper la tête, lever les filets, les écailler, les faire griller dans la poêle puis préparer l’accompagnement légumes et riz.

Pendant ce temps, Julien plongeait dans la mer pour se rafraichir et Pierre mettait les têtes des poissons sur ses orteils. Nous remontons l’estuaire de la Tamise, qui compte pas moins de 4 champs d’éoliennes distincts, et passons à côté des fameuses Red Sand Towers. Ces tours construites pendant la Seconde Guerre mondiale servaient de défense anti-aérienne contre les bombardiers allemands qui remontaient l’estuaire.

Quel gaillard !

Quel gaillard !

 

On arrive la nuit tombante au mouillage de Queenborough. La prise de pendille est merveilleusement ratée. D’abord Pierre et Thomas prennent la bouée puis lâchent l’aussière passée dans l’anneau… Ensuite à l’arrière, François lâche la gaffe pour attraper la bouée à l’arrière. S’en suit un premier plongeon à l’eau pour récupérer la gaffe. Ce premier plongeur sera rejoint par un second… Tout cela alors que le courant dépasse probablement les 2 nœuds…

Vendredi 26 – Queenborough / Sheerness à Londres Limehouse Basin

Départ matinal pour la remontée de la Tamise. Tout le monde est rapidement sur le pont pour prendre le petit déjeuner. Nous faisons enfin quelques heures à la voile, et finissons ensuite les deniers lacets de la Tamise au moteur. Une patrouille en zodiac nous rejoint et un policier monte à bord pour vérifier que nous sommes des gens raisonnables.

Oceanlord passe par la Thames Barrier – ces portes servant à protéger Londres d’inondation en cas de forte marée. Ensuite Canary Wharf, et le musée de Greenwich – le méridien zéro. On arrive vers 13h au Limehouse basin, une des trois marinas de Londres. Cette marina n’est pas la plus sexy et un rien excentrée, mais offre un certain folklore. Des dizaines de personnes y vivent à l’année à bord de péniches.

Après une rapide douche, nous partons en balade dans la ville. On longe la Tamise jusqu’à la Tour de Londres et le London Bridge. Avant d’enchainer (gentiment) les terrasses qui sont bondées de fêtes « afterwork ». C’est vendredi après-midi, il fait beau, les anglais mais aussi énormément de travailleurs étrangers enchainent pinte de bière et apérol spritz au soleil, le mercure atteint les 28°C !

L’équipage du Oceanlord se retrouve ensuite à Shoreditch, quartier branché du centre de Londres. Giulia, une ancienne stagiaire Glénans de 2008 en Irlande, nous y rejoint. Burger, pinte,… Même les plus fervents fêtards du bord rentrent bien tôt à la marina pour faire dodo.

Samedi 27 & dimanche 28 – Londres Limehouse Basin à Nieuwpoort

Samedi matin, l’équipage se divise en petits groupes pour continuer à explorer Londres. Julien et Pierre se chargent de faire le plein de gasoil, pendant que d’autres explorent Greenwich. Avec Mano et François, on se ballade devant Westminster, Big Ben, Buckingham, où on voit la Garde Royale à cheval, et ensuite Hyde Park. Au retour Picaddily, Trafalgar et Covent Garden. La ville bouillonne de badauds et touristes, et dégage une énergie folle. Elle nous impressionne aussi par son histoire qui jaillit à chaque coin de rue.

A 16h (heure anglaise), nous larguons les amarres et passons l’écluse pour sortir de la marina. Nous hissons très rapidement la voile alors que nous sommes encore dans Londres. Alors que le vent monte gentiment et que quelques rafales apparaissent, notre voilier devient incontrôlable, il part au lof. Ce comportement est vraiment anormal et je soupçonne que quelque chose soit pris dans le safran. Alors que je mets le bateau à la cape (=à l’arrêt), Julien, notre plongeur, retourne faire un tour dans l’eau pour vérifier le safran. Rien d’anormal sur le safran mais par contre la coque est couverte de petits coquillages. Cela explique instantanément les nombreux doutes que j’avais déjà exprimés… Ce bateau n’avance pas et même au moteur à 2000 RPM, a du mal à dépasser les 5 nœuds. Cela fout ma journée en l’air et me plombe le moral… On paie un bateau bien cher et on se retrouve avec un veau couvert de coquillages…

On se traine à la sortie de la Tamise mais on apprécie le coucher de soleil en mangeant des lasagnes réchauffées au four. Alors que la nuit est tombée, Oceanlord se retrouve contre-courant dans une passe peu profonde au sud de l’estuaire. On longe ensuite les falaises de Margate pendant que François, Vincent, Charline et Vero s’essaient aux joies de barrer un voilier. Le tout sous l’œil vigilant de Mano.

On rallume le moteur au début du second quart de la nuit, et le soleil fait rapidement de nouveau son apparition. Thomas gère le quart et laisse le capitaine dormir sur ses deux oreilles. A l’approche des côtes belges, le vent reprend et tourne Nord. Arnaud nous prépare des pâtes au brocoli.

Le weekend se termine en passant le chenal de Nieuwpoort à la voile. Un tout grand merci aux équipiers du weekend, tous ont été vaillants à terre comme en mer.

Marin du weekend – récompenses individuelles !

Pour le fun, voici les 2 distinctions que je voulais décerner à la fin du weekend.

Meilleur novice : Entre en compte dans cette catégorie, les marins pour qui ce fut leur première navigation. Après concertation, le jury n’a pu départager 2 candidats qui se sont révélés précieux pour la vie à bord et précis lorsqu’ils ont barré le navire, nous nommons François et Vincent.

Espoir masculin de l’année : Il n’y a pas eu photo dans cette catégorie. C’est sans appel que le jury a désigné « Tom le bâtisseur » comme futur star de la voile. Le jury souhaite récompenser un état d’esprit irréprochable, une grande curiosité intellectuelle, ainsi qu’une rapidité impressionnante à assimiler de nouveaux éléments. L’élément déterminant, Thomas a su gagner la confiance du capitaine très rapidement, s’élevant au rang de chef de quart.

Bilan

  • Londres est une ville merveilleuse, pleine de vitalité, et chargée d’histoire
  • Le mal de mer n’est pas une fatalité, nous n’avons eu aucun malade à l’aller ni au retour, c’est avant tout un état psychologique qu’il faut avoir !
  • Un voilier de 50 pieds c’est beau, mais il est recouvert de coquillages cela n’avance pas à la voile ni au moteur. Tout le weekend on s’est fait « tracer » par des voiliers plus petits et plus légers.
  • L’aller-retour à Londres en 4 jours c’est plutôt chaud, il faut compter 24 heures de nav aller et autant au retour

 

Nouvelle marina à Cadzand

Nous avons découvert la nouvelle marina de Cadzand-bad située en Hollande, juste passée la frontière avec la Belgique. Pour les plaisanciers, cela offre une nouvelle alternative entre Zeebrugge et Breskens ou Vlissingen, à l’embouchure de l’Escaut.

 

 

La marina est accessible à toute heure de la marée (quoique à marée basse avec beaucoup de houle je ferais attention à l’entrée). Les pannes sont bien larges et les catways stables, ce qui rend les manœuvres agréables. On peut regretter le peu d’espace à l’entrée de la marina, c’est trop étroit pour manœuvrer, envoyer la grand voile ou ranger les pare-battes.

Les cartes marines (et google earth) n’étant pas encore à jour, le mieux est d’utiliser la web app de navionics pour repérer l’entrée du port

https://webapp.navionics.com/#boating/search@14&key=%7B_rxHepsS

Les sanitaires sont tout neufs et tout propres, j’apprécie particulièrement les douches spacieuse. le tout est dans un nouveau bâtiment au look très moderne. A l’étage, un resto bar que nous n’avons pas testé mais qui offre une vue imprenable sur les cargos qui remontent ou sortent de l’Escaut.

La marina est plutôt chère – 43 EUR pour 7 personnes (24 EUR + 8 EUR taxe de séjour + 10 EUR pour une carte d’accès aux sanitaires + électricité). On est obligé d’acheter cette carte, même quand on ne passe qu’une nuit dans le port. Vraiment dommage.

Dans les environs (<1 km), une magnifique plage avec la vue sur les cargos et sur Knokke (Belgique), quelques restos, un supermarché….

 

entree marina cadzand

Entrée marina Cadzand (screenshot Navionics)

Zeebrugge – Zierikzee – Veerse Meer

Cela faisait longtemps que nous n’avions plus fait de weekend à la mer du nord. Avec Camille, Loïc, Roxane, Cédric, Arnaud et Mano, nous nous retrouvons vendredi soir au fond du port de Zeebrugge. Après le traditionnel poulet boursin brocoli et une tentative de jeu de société, on se couche alors qu’Arnaud n’est pas encore arrivé de Londres. Après une très courte nuit, le réveil du capitaine sonne à 6h15. Le jour a déjà fait son apparition et c’est bien la seule chose qui nous rappelle que c’est presque l’été. Le temps est maussade et la météo s’annoncera à moitié correcte… pluie pluie pluie… par contre nous aurons 20 nœuds de vent au lieu des 10 annoncés. Le tout au portant donc vraiment agréable.

Un petit détour par la seule boulangerie ouverte à Zeebrugge à 6h30, et nous partons de la Westhinder Marina. Camille fait la manœuvre de port et le reste de l’équipage range pare-battages et aussières. On passe devant un bateau vert de Deme (dragage) et puis on se retrouve coincé 20min à cause d’un feu rouge… On ne peut pas sortir de Zeebrugge car un paquebot de croisière P&O fait son entrée… avec probablement un millier d’anglais qui iront visiter Bruges tout à l’heure.

On longe Knokke, le Zwin, et Cadzand en enchainant les empannages pour rester entre la plage et le rail des cargos qui s’engouffrent ou sortent de l’Escaut. Un marsouin (petit dauphin) vient nous saluer, seul Loïc faisant la sieste sortira trop tard de la cabine pour l’apercevoir. Le courant de marée devient de plus en plus fort et on passe Vlissingen, Breskens puis Terneuzen à plus de 10 nœuds sur le fond ! On aperçoit des phoques au loin sur un banc de sable alors qu’on prend le Kanaal door Zuid-Beveland qui relie Westerschelde et Oosterschelde.

La météo est de plus en plus grise et à la sortie du dit canal, le vent monte à 20-25 nœuds et la pluie s’invite… On prend rapidement 1 ris et on roule le génois. Nos diables rouges commencent simultanément la deuxième mi-temps de leur match Euro 2016 contre l’Irlande. On enchaine les virements de bord toutes les 3 minutes pour rester dans les étroits canaux du Oosterschelde. Une personne est chargée de tenir le PC avec la connexion pour regarder le match de foot, 2 autres servent d’embraques afin de réussir des virements parfaits – càd sans utilisation de la manivelle, et enfin le reste fait le boulet pour éviter de partir au lofe en positionnant son poids le plus au vent possible.

Le passage sous le pont Zeelandbrug, reliant l’île de Noord Beveland et Schouwen Duiveland (ouverture du pont toutes les demi-heures), signifie la fin de notre longue journée… On a fait plus de 60 MN de route et navigué presque 12 h ! Le canal d’entrée du port de Zierikzee est situé juste après le pont, et comme par miracle, le vent se calme, la pluie disparait, et un autre marsouin vient nous faire un coucou.

Zierikzee est une ville “typique” hollandaise, qui peut faire penser à Amsterdam en nettement plus petit. chaque weekend, des centaines de voilier y passent et c’est donc en tant que 3ème bateau à couple que nous installons notre Oceanis 37 au port. Nos voisins Anversois, sur un beau 40 pieds sont très fatiguant concernant l’amarrage de notre voilier, …  Heureusement j’avais prévenu l’équipage que ce serait pénible J .

Petit tour en ville puis un apéro plus tard… tout le monde est bien claqué de sa journée. On découvre dimanche matin qu’aucune boulangerie n’est ouverte avant 11h, c’est donc sans pain qu’on repart. Le vent est plutôt mou et on passera quasiment toute la journée au moteur. On recroise le marsouin de la veille puis on s’arrête un quart d’heure devant un banc de sable avec une trentaine de phoques. Ensuite passage d’écluse et on traverse tout le Veerse Meer. Petit tour à Veere et canal door Walcheren, qui passe par Middelburg et qui relie Veere à Vlissingen. Cela nous prend beaucoup de temps, ayant raté le Blauwe Golf …  Arrivée 19h45 à Zeebrugge… L’équipage est au top et en 10 min à peine, le bateau est rangé, nettoyé et vidé. Une nouvelle très longue journée. Un très beau weekend !

Merci à tous

 

 

Weekend Oosterschelde à la voile – Tholen & Zierikzee

Port de Tholen

Port de Tholen

Au départ de Tholen (Zélande / Pays-Bas), nous avons encore passé un excellent weekend à bord de Heaven Can Wait – un voilier Sun Rise 35. Les ingrédients de weekends réussis sont connus, un cadre idyllique, des conditions de rêve avec soleil et vent modéré et un bon avitaillement. Bénédicte, Philippe, Thibaut et Charles nous rejoignent juste avant le coucher du soleil en ce vendredi soir à Tholen, c’est une des dernières journées d’été. Comme la plupart des primo-navigants, ils découvrent toute les subtilités et astuces d’un voilier de croisière, vannes pour vider l’évier, tableau avec interrupteur pour la pompe à eau, lumière, vhf, … La soirée se passe un bon apéro et bon repas, on trouve le sommeil sans difficulté – on dort toujours bien à bord d’un voilier.

Moulin au centre-ville de Tholen

Moulin au centre-ville de Tholen

Samedi matin est marqué par une petite chute heureusement sans gravité, sur le ponton glissant (recouvert de rosée). Après une mise en route en douceur, nous passons le Berghse diepsluis qui sépare Tholen du Oosterschelde et faisons cap au près serré vers le Goese Sas. Après une petite ballade où je tombe sur mon premier « formateur » Glénans et ensuite sur Arsène du club de voile, nous prenons le pique-nique à bord.

Berghse Diepsluis

Berghse Diepsluis

Pour rejoindre Zierikzee pendant l’après-midi, nous tirons des bords face au vent avant de passer en dessous du Zeelandbrug (ouverture à xxh10 et xxh40). Zierikzee est un enchantement. Le soleil brille, les centaines de voiliers à couple sont d’humeur joyeuse et la ville médiévale est magnifique. Comme il y a 2 ans, nous mangeons au restaurant de Beuze que je ne peux que recommander. Dimanche, la route du retour est nettement plus facile car ne nécessitant pas de louvoyage face au vent. En route, nous voyons d’abord un marsouin. Puis, nous passons devant le banc de sable bien connu du Oosterschelde où une bonne vingtaine de phoques se regroupent à chaque marée basse. L’équipage en redemande et nous faisons même 3 bords devant les mammifères.

Entrée Berghe Diepsluis

Entrée Berghe Diepsluis

Après une courte escale à Yerseke à marée basse, nous rentrons sur Tholen. Pour pimenter ce retour, nous touchons d’abord un petit banc de sable à la sortie de Yerseke avant de galérer pour rouler le génois. Le problème (de longue durée) était que la mauvaise drisse était utilisé pour le génois sur enrouleur. Après 2 affalages de la toile, j’ai enfin compris la cause du problème. Encore un grand merci à tout le monde pour le merveilleux weekend.

Heaven Can Wait - SunRise 35

Heaven Can Wait – SunRise 35

Notre trajet dans Oosterschelde

Notre trajet dans Oosterschelde

Zierikzee - centre ville

Zierikzee – centre ville

Zierikzee - le long des quais

Zierikzee – le long des quais

Ballade au Goesche Sas

Ballade au Goesche Sas

Sailing on the GrevelingenMeer – Wind, islands and nice villages

With Kaat, Danielle, Marie-Christine, Caroline and Koen, I spent last weekend exploring the GrevelingenMeer on board of a Oceanis 40 – AquaHolics rented at aquavitesse.

The wind was strong – between 4 and 5 Beaufort on both days – and allowed us to sail around quite fast. In the more narrow channels, we had to tack every minute and the crew improved their sailing skills.

Leaving Bruinisse Aquadelta on Saturday morning, we were hit by a severe rain cloud- Koen was the only one to remain outside to steer our Oceanis 40. We enjoyed lunch in Den Osse and left the pontoon without using the engine to exercise manoeuvring skills. After a new ballad in the Grevelingenmeer, we finished the day in Brouwershaven. The charm of the old harbour conquered everyone.

On Sunday – a new trip between the islands – see the chart below brought bus back to Bruinisse.

I’m always amazed by the magic of sailing – people naturally get along on a boat although they probably wouldn’t on earth !

One more sailing weekend to go before the transatlantic !

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3 days from Zeebrugge – Oosterschelde and Westerschelde

Annemie, Marie-Noëlle, Harry, Freek, Arnaud, Evarest and myself (Miguel) really intended to sail across the Channel to Harwich and Ipswich last weekend. A trafficless highway to the coast as well as a smooth food provisioning were a great start for a fantastic 3 day weekend.

Sailing Boat in Kanaal door Walcheren

Sailing Boat in Kanaal door Walcheren

On Friday evening, I gave a safety briefing where we reviewed several safety procedures, such as MOB (Man Over Board) and VHF Distress messages. I showed how to use the emergency tiller/rudder (French: Barre Franche de Secours) and we checked the weather forecast as well as the charts. We also tested the main sail and the Genua. Our experienced crew was ready to go. After a delicious chicken – boursin – peaches – brocoli – rice dinner, a few beers and a lot of water, the crew had to rest !

Alarm clock went off at 5.30, we left Zeebrugge RYCB shortly after 6 AM. The sun was already present and it was very hot, the wind was too mild and the first hour we did fight against the tidal stream with our 21HP engine. Zeebrugge was still well visible when a rapid additional check of windguru revealed that the wind expected on Sunday evening would be very weak as well. In 10 min we changed our minds, we headed Foxtrot, our Oceanis 37, on Vlissingen. The tidal streams brought us in a few hours at the entrance of the Kanaal door Walcheren. We passed several locks and bridges, had a short lunch break in Middelburg, and then reached Veere at the end of the Kanaal. There was no wind and it was probably the hottest day of the year.

 

From the top of the mast of Foxtrot - Oceanis 37
From the top of the mast of Foxtrot – Oceanis 37

 

We moored Foxtrot in the Oostwatering marina at 2 km from Veere and enjoyed apéritif with a lot of water. Arnaud and I even went for a swim in the harbor. The Oostwatering harbor is packed and the pontoons are designed for smaller boats. After mussels and fish for dinner in Veere, we walked back right to our sail boat. A thunderstorm with some severe rain hit the Veerse Meer at the moment we reached our boat. The sky was embraced with hundreds of lightning flashes.

Veere downton

Veere downton

Day 2 was more relaxed. A late wake up and a slow paced sailing brought us down the Veerse Meer at the Zandkreekdam. An expedited lunch (10 min top chrono) and we took the lock to enter the Oosterschelde. The wind was luckily picking up, sailing became fun. We toured in the Oosterschelde until the Zeelandbrug, on our way back to Wemeldinge, we saw a dozen of seals on a sand bank. Emotions weren’t over for Evarest as he was assigned the difficult task to prepare dinner. With the support of Arnaud, he brilliantly succeeded. The marina of Wemeldinge is very modern, the pontoons are wide and the average boat size is above 40 feet. The showers are clean, and free wifi is available.

Wemeldinge harbor sunset

Wemeldinge harbor sunset

 

Between Oosterschelde and Westerschelde - boats passing bridge
Between Oosterschelde and Westerschelde – boats passing bridge

 

We kept the best of sailing for day 3. With more than 40 Nautical Miles to go, it was an ambitious target. Especially if we meant to arrive on time in Zeebrugge at 17h. Marie-Noëlle had reviewed the tidal streams in the Westerschelde – we did leave Wemeldinge at 9h45, and spend almost 2 hours to accomplish the first 5 NM as we had to pass a few bridges and another lock. Freek’s experience was very useful to pass this ultimate lock with important barges transporting bulk material.

 

With a dozen of other sailing boats, we sailed to Zeebrugge in a minimum of time – 5 hours for 35 NM !!! Our SOG (Speed On Ground) was often above 9 knots and with a NNW wind of 15 to 20 knots, Foxtrot was heeling a lot. In some parts of the Westerschelde, we had to tack every 2 min, improving greatly our technique.

Two “near-misses” with other sailing boats with helmsman not paying attention need to be reported.

Foxtrot was safely moored and cleaned in Zeebrugge by 16.30 but the real accident still needed to happen. A tourist boat with 30 passengers doing visits of Zeebrugge harbor got its engine stuck in full gas position. The accident was inevitable but the driver/pilot of the boat managed it very well. She headed her uncontrollable boat between a fishermen boat and the dock wall, avoiding major damage to the surrounding sailing boats as well as physical damage to the passengers.

3 day sailing trip from Zeebrugge - Oosterschelde Westerschelde

3 day sailing trip from Zeebrugge – Oosterschelde Westerschelde

 

A word on Foxtrot, our Oceanis 37 rented at ChannelSailing in Zeebrugge.

 The boat was very clean, recent, well equipped and the people running the company very laid back. They brought all the charts we needed as we planned to sail to Ipswich.

Although it is only 37 feet long, the cockpit is large with a nice table for lunch/dinner. The sails were in perfect shape. I would just regret that the depth meter is inside and not next to the helmsman.

We had to pay an extra 5 EUR per day for the gas and an extra 6 EUR per motor hour (fuel included) cash at the end of the weekend. We didn’t have to refuel.

Oceanis 37 Foxtrot moored in Zeebrugge RYBC

Oceanis 37 Foxtrot moored in Zeebrugge RYBC

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Veerse Meer – Navigation au soleil !

Dimanche nous avons profité du soleil et espéré un peu de vent pendant une jolie journée au Veerse Meer !

Lancée quelques jours auparavant, l’invitation à cette journée a rencontré un vif succès – si bien qu’on a malheureusement dû refuser plusieurs personnes.

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À bord de 3 polyvalken, nous avons exploré les astuces du réglages par petit temps d’un voilier. Les principaux enseignements étant l’intérêt de ´creuser ´ les voiles pour développer plus de puissances, et de faire gîter le bateau pour diminuer la surface mouillée!

Tristan nous a prouvé qu’il était le plus courageux en allant nager pendant que le reste du groupe faisait une sieste !! Il gagne même le titre de marin du jour… Après m’avoir corrompu avec du pastis et un magnifique livre sur les 100 ans de Gitana !!

Après la pause midi – une bataille d’eau à fait rage entre nos modestes navires ! Il y eu même abordage de bouée …

Alors qu’on était presque de retour au port de Wolphaartsdijk, le vent s’est soudain levé, ce qui a rendu l’arrivée au port d’autant plus délicate !

Fin de la journée chez Fernand à Bruxelles pour une Mitraillette !!

contactez-nous pour organiser votre journée de voile au Veerse Meer!!

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Sailing Discovery Day – Veerse Meer

While most of our colleagues were working hard to complete on time 2 papers. A bunch of brave sailors, future pirates, decided to discover sailing. The ideal spot was of course the Veerse Meer.

The best ingredients were present for a succesful day: Sun and a light south-westerly breeze.

 

Admiraal De Ruyter Jachthaven – le charme de Vlissingen

Michiel De Ruyter Marina Vlissingen

Michiel De Ruyter Marina Vlissingen

Chacun sait que les côtes belges de la Mer du Nord n’offrent pas le même charme que la Bretagne. De plus la navigation n’a pas de difficulté particulière et donc peu de saveurs. Avec 2 mètres de tirant d’eau, votre voilier franchira aisément la plupart des bancs de sable.

Pour trouver des coins sympas, il existe 3 solutions, la France, les Pays-Bas et l’Angleterre.

Entrée port centre ville Vlissingen

Entrée port centre ville Vlissingen

Le premier port de charme aux Pays-Bas est Vlissingen et sa marina au centre ville “Admiraal De Ruyter”. L’entrée de ce havre bucolique nécessite cependant pas mal de réactivité et ne se tente pas en solitaire. Tout d’abord, les voiliers ne sont pas la principale attraction du coin, ce sont les cargos qui arrivent par deux/trois chenaux différents devant Flessingues, à l’embouchure de l’Escaut. Ils changent rapidement de direction et la trajectoire de votre petit voilier est plus qu’incertaine alors que le courant monte facilement à 2 ou 3 nœuds. Le courant justement décidera de votre direction, exactement comme en Bretagne.

Front de mer à Vlissingen

Front de mer à Vlissingen

Une fois le slalom réussi entre les porte conteneurs qui se rendent vers Terneuzen ou Anvers, veillez bien à ne pas gêner les bateaux pilotes sortant à toute allure du port. Enfin dernière difficulté, l’étroit passage pour accéder à la marina, à ne pas tenter avec des voiliers de plus de 40-45 pieds ! Le pont tournant qui vous bloque

La très étroite entrée vers la Marina Michiel De Ruyter

La très étroite entrée vers la Marina Michiel De Ruyter

l’accès à la marina et actionné par les employés du restaurant à côté. N’oubliez pas de les appeler en saison pour être certain d’avoir une place.

Une fois amarré, j’aime me promener sur la digue, et m’arrêter boire une bière en regardant les navires marchands passer à quelques centaines de mètres de la plage, spectacle assuré.

Les cargos croisent à quelques centaines de mètres de Vlissingen

Les cargos croisent à quelques centaines de mètres de Vlissingen

Navigation entre Oostende, Vlissingen et Zeebrugge

Le vent ne portant malheureusement pas vers l’Angleterre, c’est avec plaisir que nous avons fait escale au Pays-Bas, à Vlissingen. Ville qui assiste au spectacle incessant des cargos qui entrent et qui sortent de l’Escaut.

Vlissingen, destination de la Mer du Nord

Vlissingen, destination de la Mer du Nord

Navigation de Oostende à Vlissingen

C’est l’automne, les jours raccourcissent déjà beaucoup mais les conditions sont idéales pour un week-end en mer. Tandis que je prends l’apéro à bord du voilier de Patrick, autre moniteur de Milles à Bord (www.voiles.be), mon équipage de ce week-end retrouve Urga dans la mercator marina d’Oostende.

Une belle brochette ! Giulia (Italienne (à ne pas confondre avec l’autre Giulia)), Abtin (Irano – Suédois), Hervé (Français) et les belges Allison, Guillaume et Pierre.  Hormis Allison qui a déjà une belle expérience en voile légère aux Glénans, tous sont débutants.

Après avoir étudié toutes les options pour le week-end, nous décidons d’aller à Vlissingen, le courant nous y poussera samedi après-midi, et nous ramènera dimanche matin. Après un plat typiquement belge – saucisse purée compote – nous nous promenons au centre-ville d’Oostende. Pierre nous emmène dans une soirée privée dans le casino d’Oostende…

Pierre à la barre d'Urga

Pierre à la barre

Le courant n’étant favorable qu’à partir de 14h, le réveil se fait en douceur, on attend aussi que la houle levée par le vent fort des jours précédents se calme. Urga s’éloigne à peine de l’estacade, que les estomacs les plus faibles cèdent déjà.

hisse et oh matelot du jour

hisse et oh matelot du jour

Le mal de mer est rapidement plus qu’un loitain souvenir, le soleil, le vent et le courant favorables nous remontent le moral. Urga croise nombreux cargos au large de Zeebrugge.

L'équipage au grand complet après une dure journée

L’équipage au grand complet après une dure journée

Vlissingen est un ville charmante quoiqu’un peu morte quand nous y débarquons. La bière avec le coucher de soleil sur les cargos qui défilent devant nous est un des meilleurs moments du weekend. Demain il faut déjà rentrer.

Port de Vlissingen au matin

Port de plaisance de Vlissingen au matin

Soleil couchant à Vissingen

Soleil couchant à Vissingen

Le vent un peu mou nous obligera à utiliser notre moteur Yanmar une partie du trajet.

Petit déjeuner à bord d'Urga - Abtin, Allison, Hervé

Petit déjeuner à bord d’Urga – Abtin, Allison, Hervé

Séance lecture pour Allison

Séance lecture pour Allison

Rangement de notre voilier, c'est déjà fini !

Rangement de notre voilier, c’est déjà fini !

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L'équipage dans l'écluse d'Oostende

L’équipage dans l’écluse d’Oostende

Sieste sur un voilier

Sieste

Fly away

Fly away

L'heure du réconfort à Vlissingen

L’heure du réconfort à Vlissingen

Guillaume nous emmène vers Vlissingen

Guillaume nous emmène vers Vlissingen

Urga file

Urga, notre Etap 39, file

Pierre et Miguel

Pierre et Miguel

Port de Vlissingen, attention à l'entrée très étroite et aux heures de marée.

Port de Vlissingen, attention à l’entrée très étroite et aux heures de marée.

Préparation sortie à la voile au départ d’Oostende

Vu le succès de mon post sur la préparation de notre navigation jusqu’à Londres en avril, je me permets de récapituler tous les liens utiles pour la navigation de ce weekend en mer du Nord. Et d’expliquer mon raisonnement.

Météo

http://marine.meteofrance.com/ –> bulletin côtier frontière belge
windguru.cz

Horaire marée

annuaire-maree.fr –> horaires marées France
http://www.mumm.ac.be –> horaires marées Belgique
fr.windfinder.com

Courant

http://www.previmer.org –> pour avoir une bonne idée du courant ! Cela donne des cartes précises avec la force et la direction, heure par heure.

Le courant est oriente vers le SW jusque 2 h après la basse mer à Dunkerque, soit 14h30.

Cartes

maps.google.com –> super outil map labs pour calculer les distances en milles nautiques.

28 MN jusqu’à Breskens, 24 MN jusqu’à Dunkerque depuis Oostende.

Les prévisions de vent pour ce week-end sont étranges pour la région. Un vent modéré 2-3 beaufort, venant du nord. Plutôt rare quand on est habitue à affronter du SW dans les parages. Un vent de Nord, c’est une aubaine ! Cela évite de devoir tirer des bords dans un chenal étroit pour arriver à Dunkerque. De plus, rejetant l’option Angleterre pour ce weekend (équipage trop peu expérimenté), nous pourrons ou bien aller vers les Pays-Bas, soit vers la France, c’est le courant, comme souvent, qui décide à notre place. Bien que le coefficient soit faible (40-50) pour ce week-end, il atteindra une vitesse de 1.5-2 kts. C’est à dire que notre voilier avancera à 3.5 nœuds contre le courant, ou 6.5 nœuds avec le courant ! J’ai choisi !

La renverse de courant a lieu 2h30 après la marée. C’est à dire que le courant “montant”, vers le NE démarre 2h30 après marée haute, soit vers 14h30 ce samedi. Idéal pour naviguer vers les Pays-Bas. Dimanche, nous devrons partir de bonne heure pour rentrer vers Oostende, le courant sera favorable pour ce retour de 9h jusque 15h !

Le seul choix qui nous reste à faire, Breskens ou Vlissingen… L’équipage choisira !

Soleil Couchant

Soleil Couchant

Retour des JOs de Londres à la voile !

Opportunité de dernière minute, je suis invité aux JO de Londres pour skipper un Etap 39 entre Londres et Oostende. Coup de bol, je trouve encore des tickets pour assister au dernier match des Red Lions (hockey) contre l’Espagne, ainsi que le match pour la médaille de bronze (Australie – Team G.B.). Deux matchs se concluant par la victoire de mes favoris, Belgique et Australie ! Je retrouve mes amis Moïse et Véronique au Belgian House le soir pour assister au concours de Tia Hellebaut.

Nous quittons Londres alors que la quinzaine olympique entame son dernier jour. La marée est haute et il faut profiter des 6 heures de courant favorable pour descendre la Tamise. Arrivé à Sheerness, à l’entrée de l’Estuaire, nous affrontons 20 noeuds de pleine face alors que les fichiers météo avaient annoncé du travers à 10 noeuds. Je suis gêné pour mon équipage à qui je n’avais pas promis pareille fête. 3 heures durant Urga, notre voilier, tape dans les vagues. Le vent se calme enfin et nous essayons de progresser à la voile, cela marchera brièvement en longeant les falaises de Margate.

On avale des pâtes avant d’arriver de nuit à Ramsgate. Je ne dispose pas de la carte détaillée, mais heureusement je me souviens des lieux suite à notre visite en avril. Amarré dans le port de Ramsgate, Pierre est embarqué par la police…. jusqu’à une pompe à essence pour faire le plein de Diesel. Pendant ce temps, avec le reste de la famille j’assiste à la cérémonie de clôture des JOs, je suis impressionné par la prestation de l’anien monty python. Les Spice Girls me laissent plutôt froid.

On part avant l’aube, Pierre et moi nous relayant à la veille, malheureusement quasiment l’entièreté de la traversée se fera au moteur. On avalera les 55 MN entre Ramsgate et Oostende en 8 heures.

Sailing to London 2012 – J5 – Ramsgate – Nieuwpoort

Il est 5h et on déjà à 2 milles nautiques de Ramsgate, le vent est encore trop mou mais toutes les prédictions indiquent que cela va souffler ! Mno, Pauline et Sam sont de quart et le réveil trop matinal semble laisser quelques traces.

SeaLord arrivant à Nieuwpoort

SeaLord arrivant à Nieuwpoort

A peine une heure plus tard, le vent souffle à 25 noeuds et SeaLord monte en vitesse, il est à peine 13h30 quand nous arrivons à Nieuwpoort, juste à temps pour que les parents de Mno nous accueille.