Ijsselmeer & Waddeneilanden – croisière familiale

C’est souvent paradoxal. On connait mieux les villes (ou les mers) loin de chez soi que celles tout près. C’est ainsi qu’en plus de 15 ans de navigation, je n’avais jamais mis les pieds sur ces petites îles basses au Nord des Pays-Bas, les Waddeneilanden (aussi appelées les îles de Frise).

St Helena – bavaria 45

C’est avec la (belle-)famille que nous embarquons à Lemmer sur un Bavaria 45 de location. Il est spacieux et confortable à l’intérieur, idéal pour le « WAF » (Woman Acceptance Factor) mais lourd et peu marinisé. La grand-voile sur enrouleur m’embête déjà. La météo tout au long des 3 jours de ce week-end pascal est excellente, grand soleil et une quinzaine de nœuds de vent. Que demander de plus ?

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Carte des Waddeneilanden (Îles de Frise)

Notre voilier St Helena (en référence à l’Anticyclone St-Hélène en Atlantique Sud) avance au moteur pour les 30 premiers milles de notre périple, entre Lemmer et le Lorentzsluis. Cette double écluse nous permet de quitter l’Ijsselmeer (où il n’y a pas de marée) pour rejoindre la Waddenzee. Bien que la marée y est relativement faible (2 mètres de marnage), les courants sont forts (3 nœuds) et les chenaux très étroits. Pour compliquer le tout, le trafic est intense, il y a de très nombreux voiliers, mais aussi des vedettes et autres ferrys reliant les îles au continent.

Extrait Navionics pour le Waddenzee entre Harlingen et Vlieland
Extrait Navionics pour le Waddenzee entre Harlingen et Vlieland

Ces trois heures au moteur, alors que le vent est encore mollasson, me donnent l’occasion de faire un petit briefing sécurité. Hormis – la femme du capitaine – Mano, l’équipage a peu d’expérience de la navigation en voilier de croisière. La difficulté est toujours de garder le curseur sécurité assez haut. Les principaux risques sont la collision (avec un autre bateau), le talonnage ou l’ensablement (si la profondeur est insuffisante), l’accident domestique (brûlure à la cuisine, chute sur le pont, brûlure en maniant les cordages) et les manœuvres d’accostage (écluse, port). Les risques d’homme à la mer, de voie d’eau ou d’incendie sont moins probables et pas aussi dramatiques car nous sommes en permanence à moins de 5 MN de la terre. Un appel GSM sur le 112 et on sera rapidement aidé.

Heureusement, le vent ESE se lève pour la deuxième partie de cette longue journée de navigation (50 MN). Nous remontons d’abord du Lorentzsluis vers Harlingen, puis longeons le Pollendam (en restant entre les bouées vertes et jaunes). Gab est à la barre de St Helena et le fort courant traversier nous oblige à avancer en crabe. On tire enfin des bords dans le West-Meep avant de prendre le Slenk jusqu’à Dellewal sur l’île de Terschelling. Le port est bien rempli. Il y a une vingtaine de vieux gréements typiquement hollandais dans l’avant-port. Ils emmènent les touristes à la journée dans le Waddenzee. Le Bavaria 45 est difficile à manœuvrer avec son haut fardage de prise au vent.

On commence la deuxième journée par une grande balade à vélo sur l’île de Terschelling. Ensuite, St Helena nous emmène jusqu’à l’île voisine de Vlieland distant de quelques milles seulement mais nécessitant une navigation précise entre les bancs de sables. Le port de Vlieland est animé et l’ambiance à la fête.

Au retour vers Lemmer, notre port de départ. Nous nous faisons une belle frayeur en passant trop près d’une bouée cardinale tribord. On finit le week-end par une belle manoeuvre de port. Plus qu’à rouler 3 heures jusqu’à la maison.

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