Un cas d’ecole

Cela faisait 3 heures que Tikehau avait quitte Madere. Route plein sud, sur les Canaries en longeant les iles desertes. Le vent forcit progressivement de 9 a 15 noeuds. Notre beau spi est hisse et je sens qu’on partira bien au loffe (cad qu’on ne pourra plus maîtriser la voile). J’appelle Mno et Theo pour m’aider à affaler la grande voile, mais JM, le barreur a encore envie de le garder.

JM – Allez, pour une fois qu’on s’amuse
Mig – On va partir au loffe, le vent forcit
JM – C’est super la, le bateau est a 8 noeuds
Mig – Je le sens pas…

5 minutes plus tard, la maîtrise du bateau échappe au barreur lors d’une risée à 17 noeuds, le bateau part au loffe, se couche, le passe avant tribord est dans l’eau, le spi fasseye. On affale en catastrophe tant bien que mal. Le mousqueton de l’ecoute lache et finalement on ramene le spi par le point d’amures. Malheureusement, la voile se déchire un petit peu au niveau du renforcement du point de drisse sur 50 cm en forme de L. On la fera réparer à Tenerife… Et on apprend surtout qu’on ne garde pas le spi au delà de 13 noeuds.

Pourquoi je n’ai pas été plus ferme alors que je voulais affaler la voile? Pas facile a dire. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. A vrai dire cela arrive chaque semaine, chaque jour… L’équipage doit aussi acquerir son experience. Il y a 4 ans, j’avais du batailler ferme avec mon second Maël pour faire affaler un spi dont la drisse etait mal passée. La dernière fois aux Antilles, mon manque de fermeté nous avait coûté une manivelle de spi valsée à la mer.

Avant ce petit événement de samedi midi, nous avons fait quelques exercices de récupération d’homme à la mer. Ensuite des globis ont croisé la route de notre voilier… Le temps samedi était très nuageux avec beaucoup de grains autour de nous. Heureusement, aucun de ces cumulonimbus chargés de pluie et de vent ne nous est passé dessus.

En ce dimanche 9 novembre ensoleillé, il fait chaud, 25 degres, le vent souffle a 15 noeuds de NE, la houle attaque les estomacs habituels… La mer est croisée et desagreable, de petits embruns passent sur le pont. On fait le suivi de la nav sur une carte papier, c’est plus rigolo, et de plus on peut economiser de l’electricite. L’hydro ne marche toujours pas malgré la tentative de reparation de Jean-Michel et Mno.

Position le 9 novembre a 13h45 TU.
30N17,2′
16W27,1′
Cap 170
Vitesse 6 noeuds

On fait route vers Santa Cruz de Tenerife encore 120 MN, arrivee prevue pour demain vers midi.

Bonne journee

Miguel

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