Archives de catégorie : Transat Tikehau 2014

Récit de la transat entre le Crouesty et le Marin fin 2014 à bord de Tikehau

Canal De Panama à Bord du Catamaran Bonobo

Les voiliers qui passent le canal de Panama, ont l’obligation d’avoir 4 équipiers dits « handliners » en plus du capitaine et du pilote à bord. C’est grâce à une annonce sur le Cruisers Forum que nous trouvons un poste de handliner sur le Bonobo. Un impressionnant catamaran en Alu mené par les atypiques Nadine et Marc.

On retrouve Marc et Romain au supermarché Rey à Colon en ce 12 février. Les deux comparses se sont connus quand ils travaillaient au Club Med dans les années ’80 comme GO de plongée. Romain, français vivant à Miami, est à Panama pour un week-end prolongé. En route pour la luxueuse Shelter Bay Marina, Marc nous raconte les dernières (més)aventures avec des équipiers embarqués … celui qui embarque pour 6 mois mais rentre déjà après 6 heures (de mal de mer), celle qui squatte le bateau pendant un mois et vide les réserves du bord… Oh bien-sûr il y a le bon souvenir de cet équipier qui dans une autre vie était chef coq !!

Après avoir franchi le canal en voiture et une bonne demi-heure de route, nous arrivons à la marina avec un brin de pression. Est-ce que nous serons nous aussi des équipiers boulets ??? L’ambiance de la marina nous met instantanément de bonne humeur, tant de voiliers qui sont en transit…. Ici on ne parle pas de la traversée de l’Atlantique (comme à Tenerife ou au Cap Vert), mais du pacifique, de la Polynésie … Nadine – la femme du bord – nous accueille avec un grand rire, nous installe dans notre gigantesque cabine pour 3 nuits et nous donne un peu de boulot… Pas grand chose en vérité hormis supporter le cagnard de 35 °C. Sur un autre ponton, nous tombons sur Lazy Jack, un gigantesque catamaran Catana skippé par un chirurgien belge. Lui aussi il fait un tour du monde et a une préférence pour les cuistots italiens.

A l’heure de l’apéro (il est toujours 5 heures quelque part), Claude – l’électricien français de la marina et sa compagne colombienne Erica – se joignent à nous. C’est le dernier soir dans la mer des Caraïbes et aussi l’heure des adieux pour Bonobo et son équipage. On enchaine les rhum punch et finissons par un délicieux poulet. Nadine et Marc sont pliés en quatre en me regardant écouter patiemment les théories conspirationnistes de Claude !

Le lendemain, au matin du vendredi 13, l’agent qui s’occupe de formalités administratives pour le passage du canal vient remettre tous les documents nécessaires. Plus qu’à attendre Guillaume, un autre français en voyage qui vient jouer le handliner comme nous et profiter de cette incroyable expérience.

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Tout était trop beau pour être vrai…. A midi trente, l’agent vêtu d’un polo orange passe en coup de vent nous annoncer que le passage du Canal est annulé car son patron n’a pas reçu de paiement. Il ne se rend pas compte des conséquences de ses propos, pire il ne semble pas gêné et ne cherche aucune solution. On le retrouve trente minutes plus tard sur un autre bateau de la marina. Marc et Nadine restent plutôt calmes malgré la gravité de la situation… Leur compte en banque a été débité (€2000 et plus…) et un report du passage retarderait leurs plans de voyage, gâcherait l’anniversaire de Marc, ainsi que notre passage du canal. De plus, il faudrait sans doute repayer le tout et perdre plusieurs jours voire semaines ici à Colon, ville sans intérêt et réputée dangereuse. T-shirt orange repasse par Bonobo pour expliquer que rien à faire, son patron a annulé le passage de notre cata…. C’est la catastrophe … Après une heure de palabres, on comprend qu’il est encore possible de passer aujourd’hui…. Mais il faut repayer l’entièreté du fee en cash… ( et espérer récupérer le montant déjà versé). Trente minutes plus tard, après un aller retour express pieds nus à l’automate pour Marc, t shirt orange compte patiemment les plus de 120 coupures de 20 USD dans le carré de Bonobo alors que le temps presse…

Nadine est la barreuse de l’imposant catamaran, et il n’a fallu qu’une minute entre le départ de l’agent et le largage des amarres. Nous traversons par un vent de plus de 25 nœuds la baie du port de Colon jusqu’au « Flats » où nous jetons l’ancre en attendant que le pilote embarque. L’horaire de notre passage des premières écluses change encore 3 fois et nous partons du mouillage qu’à la nuit tombée en compagnie de 2 autres voiliers, un danois – Sea Wolf , et un américain – Journey.

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Notre pilote n’est pas très bavard mais Nadine et Marc sont extrêmement bien préparés. La première manœuvre est d’emblée la plus délicate, les deux voiliers qui nous accompagnent se mettent à couple de chaque côté de Bonobo. Nous ne formons plus qu’un super voilier avec 3 mâts et 4 coques. C’est Nadine qui gère la manœuvre car Bonobo est le plus puissant avec deux moteurs de 55 CV et situé au centre de l’ensemble. En entrant dans les Gatun Locks, des employés du Canal lancent des pommes de touline vers les voiliers. Les handliners y accrochent leurs grosses aussières en nylon (qui flottent) et veillent ensuite à ce que les aussières restent tendues pour maintenir nos 3 voiliers au milieu de l’écluse. Il y a 4 aussières, 2 à l’avant et 2 à l’arrière… Si bien que nous sur Bonobo n’avons rien à faire car à tribord les « vieux » de Journey essaient de s’en sortir, et à bâbord les « jeunes » (et jolies) de Seawolf font le contraire de ce qu’il faut faire… Tout cela sous le regard amusé de l’équipage du Valliant Ace – mastodonte avec plus de 5000 voitures dans ses entrailles avec qui nous partageons l’écluse. Les remous que son hélice provoque sont impressionnants, nos amarres se tendent à bloc et un chaumard de Journey cède sous la tension !

A la sortie des 3 chambres des Gatun Locks, nous sommes montés en une petite heure de 3 fois 8 mètres à l’altitude du Lago Gatun. Ce lac artificiel est aussi une magnifique  réserve naturelle où passent plus de 30 porte-conteneurs, vraquiers ou transporteur de voiture par jour.  Il est 22 heures passé et nous passons la nuit à une bouée au mouillage. Pour fêter l’anniversaire de Marc – a mi chemin entre l’Atlantique et le Pacifique – et entre l’Amérique du Sud et du Nord – tequila et spaghetti Bonobo !!! Nadine est très contente de ses matelots et nous propose même de rester à bord jusqu’en Nouvelle Zélande… !! (Disons 1 an !) Marc approuve avec vigueur l’invitation de Nadine en me voyant faire la vaisselle comme un marin – c’est à dire avec un rikiki d’eau douce.

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Un nouveau pilote vient nous réveiller à 6h30 en ce jour de Saint-Valentin. Nous naviguons 30 MN (5h30) sur le Lago Gatun jusqu’à l’écluse de Pedro Miguel. Nous croisons un bateau de croisières et plusieurs autres navires au dimension Panamax…. Soit 12 mètres de tirant d’eau, 32 mètres de large et 305 mètres de long. Avec la construction de nouvelles écluses (prévue pour 2017) – la largeur maximale passera à 48 mètres  (dimension POSPANAMAX). D’ici une dizaine d’année, le projet de canal au Nicaragua porté par un consortium chinois aura peut être aussi abouti.

Nous voyons un crocodile sur les berges du fameux Gaillard Cut. Cet étroit goulot creusé par les français et puis par les américains, fit énormément de morts.

L’écluse de Pedro Miguel n’a qu’une chambre et nous descendons de 8 mètres avec nos deux voiliers amis mais sans cargo si bien que nous avons toute la place. Un mille plus loin se trouvent les portes du Pacifque – les écluses de Miraflores. Dans le centre des visiteurs, le speaker annonce que Bonobo est dirigé par une femme ! Deux chambres plus loin et nous quittons l’eau douce du Gatun pour le sel du Pacifique. Le pilote débarque également et nous amarrons Bonobo à une bouée du Balboa Yacht Club à Panama City. La ville est morte mais en agitation car tout le monde a pris congé pour le carnaval. On raccompagne Guillaume à Casco Viejo et nous continuons vers la première parade du Carnaval… Pendant 4 jours la ville ne s’est pas arrêtée…. L’artère principale longeant la côte étant d’ailleurs bouclée dans les deux sens et l’accès sévèrement contrôlé par des centaines de policiers.

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Conseils pour le passage du canal de Panama
– Prévoyez minimum deux semaines de formalités
– la Shelter Bay Marina de Colon a un forfait intéressant pour 31 jours si vous payez à l’avance par visa sur leur site web
– Choisissez votre agent avec soin, sachez que la société recommandée par la Shelter Bay Marina fait partie du même groupe que la marina
– Faites vous la main en tant que handliners sur un autre bateau
– Louez vos aussières en nylon de 50 mètres auprès de Tito – personne de confiance
– Les pneus ne se louent pas mais s’achètent auprès du même Tito – par contre bonne chance pour s’en débarrasser
– n’oubliez pas la clearance sortie à Colon ou à Panama, ainsi que le plein de fuel – car aux Las Perlas – ni clearance ni fuel !!

le jour J
– Briefer l’equipage et vos hardliners
– La qualité des pilotes varient fortement, ne comptez pas sur lui pour les manoeuvres, seulement pour les instructions – maintenant on entre, on se met à couple etc….
– Prévoyez glacière remplie de boissons car cela surchauffe….

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The Grenadines – living the great life

With a strong wind – 25 knots of north east – we sailed from Bequia to Canouan and then Mayreau. While arriving at Canouan, a barracuda fish decided he would be our lunch and put our fishing hook in his mouth.

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After that delicious lunch and a walk on the island, we continued to Mayreau were we met Tikehau and its crew. Benoît the owner, Gabi and Théo (with whom we crossed the Atlantic),  were with 3 ladies on board, Judith, Madeleine and Catherine. It was nice seeing them over there 3 weeks after we left the boat in le Marin.

We spent the next day in Tobago Cays – the well-known marine park. We saw manta rays and turtles… And finished it in Petit Saint Vincent with Pina Coladas…

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Our Grenadines trip continued at Clifton on Union Island. While the crew did walk to the top of Fort Hill, Mano and I did the clearance out of SVG (Saint Vincent and the Grenadines ). It’s depressing how much time and money I wasted with those formalities in every country. Union Island differs from other Grenadines islands as it is more developed and hosts a small (30? People) French expats community.

Turtle in Tobago Cays Turtle in Tobago Cays

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On our way back to the north, we successfully stopped in a small bay in Saint Vincent and then in Sainte Lucie – two pitons and finally at Rodney bay (still Ste Lucie). I will always remember Petit Byahaut Bay in SV. This deserted bay was the more than perfect spot for snorkeling, fishing and (trying to) catch coconuts from the trees. We also had a small birthday party for Pieter ! Last but not least, Pauline ( vriendje ) decided to go bare feet on a sea urchin…. As a result, lots of tears and certainly 40 pins in her foot ! (Aie aie aie).
The two pitons mooring was also very impressive, and our two professional snorkelers (aka Pieter & Roeland) enjoyed that spot as well… I was told there are some lobsters as well…

On our last day, Saturday Jan 17 , we sailed from Rodney Bay to Les Salines in Martinique, where we swum the whole afternoon and closed the trip in Sainte Anne.

Sainte Lucie les Deux Pitons Mooring Sainte Lucie les Deux Pitons Mooring Petit Byahaut - Saint Vincent (3NM south of Walilabou Bay) Petit Byahaut – Saint Vincent (3NM south of Walilabou Bay)

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Bequia – the most perfect Caribbean Island

We arrived yesterday morning in Bequia – according to the Lonely Planet « The most perfect Caribbean Island « . I’m glad to believe it. The 2500 inhabitants managed to keep an equilibrium between authentic life and tourism.

The night sailing between Saint Lucia – La Raye Bay – was heavy – with 25 knots wind for the first night at sea for most of the crew.

On Bequia, the first Grenadines island when sailing from north to south, we did first some snorkeling followed by a jeep tour on the island. We finished the day by a drink at the Gingerbread café and dinner on board prepared by Roeland and Pieter. Jetlag combined with little sleep past 3 nights made us all go to bed at 8.30 pm.

Today we are heading to Mayreau and will likely meet with the crew of Tikehau.

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Port Elizabeth in Bequia

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Part of the team

19 déc – Arrivée en Martinique

Deux mois jour pour jour après notre départ du Crouesty le 19 octobre 2014, nous arrivons au Marin à la date prévue !

Les 115 MN qui sépare Carlisle Bay (Barbade) du Marin ont été avalés en 22h à peine – et cela faisait longtemps – au près (càd en remontant le vent). Arrivés à l’aurore, nous avons pris la première place disponible dans la marina bondée et sommes allés prendre le petit déjeuner au Mango Bay. Ce café bar resto (quoique trop cher et pas délicieux) est un célèbre repère des marins au long cours ainsi que des professionnels de la voile travaillant par ici.

Après le nettoyage à l’eau douce du voilier, nous faisons du stop jusqu’à la fameuse plage des Salines au sud de l’île. L’eau est turquoise et on étend nos serviettes à l’ombre de cocotiers.

Nous retournons au Mango Bay le soir pour la fameuse happy hour du vendredi !! J’y retrouve un ancien stagiaire des Glénans – Fred. On s’est connu lors d’un mémorable trajet Glasgow Paimpol. Avec sa compagne Maïté – ils vivent sur leur voilier « la belle Hélène  » et viennent d’arriver aux Antilles également.

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Barbade – ancienne île britannique – qu’y faire en 3 jours?

Quelques photos de notre escale à la Barbade !!! Cette île densément peuplée (300.000 habitants et 2 fois la densité de la Belgique) a longtemps été la première productrice de sucre pour l’empire britannique. Aujourd’hui elle s’est partiellement reconvertie vers un tourisme abondant mais pas abusif. La plupart des hôtels sont en style anglais cottage et donc jolis.

Si le Cap Vert est devenu connu grâce à Cesaria Evora, la Barbade est devenue plus célèbre avec la très populaire chanteuse pop rock dance Rihanna (ses tubes Unfaithful, SOS, S&M).

Le seul autre fait marquant de l’île est le séjour du – alors futur premier président des États-Unis d’Amérique – George Washington et son frère Lawrence au 18ème siècle.

Que faire à la Barbade?

La capitale Bridgetown mérite le détour, ne cherchez pas trop de resto ou terrasse sympathique ailleurs qu’au Fishermen Wharf. Le lieu à touristes par excellence. En fin d’après-midi on y voit les bateaux revenir de la pêche aux gros et d’autres touristes poser pour les photos souvenirs avec espadons, dorades ou tazars.

Remontez la côte ouest en faisant escale à Speighstown en vous arrêtant en chemin sur les plages des hôtels. Tout au nord il y a des ranchs avec des chevaux.

Le sud est la partie la plus animée, avec nombreux hôtels et lieux de fêtes, mais aussi de magnifiques plages de sable blanc. Nous avons apprécié Miami Beach pour son côté authentique (locaux et visiteurs se mêlent en buvant les mêmes rhum-punchs) ainsi que le sable blanc de Accra Beach.

Enfin, ne ratez pas les pierres taillées à Bathsheba sur la côte Est. C’est là que les vagues de l’Atlantique touchent en premier la terre. Les amateurs de surf y trouveront de chouettes vagues.

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La Barbade n’aime pas les plaisanciers – histoire de clearance et immigration

Une des tâches les plus ingrates d’un skipper aux Caraïbes est ce qu’on appelle la « clearance » et l’immigration. Ces formalités administratives actent l’entrée et la sortie du voilier (clearance) dans les eaux territoriales ainsi que l’arrivée et le départ des personnes (immigration) dans un pays. Au Cap Vert j’avais fait part de ma frustration car le bureau des douanes (customs) n’avait pas vraiment d’heure d’ouverture, à la Barbade, cela s’est avéré bien pire. 

Nous entamons notre deuxième jour sur cette ancienne colonie britannique par ces formalités. Arrivés au port de commerce, qui se trouve à 30 min (à pied) du Fisherman Wharf où nous avons débarqué en annexe, nous remplissons un premier registre pour accéder à la zone franche. Des milliers de toutous s’y promènent, fraîchement descendus de leur paquebot de croisière. Au milieu des boutiques duty free, nous trouvons un premier responsable du port. Je remplis ma deuxième et troisième liste d’équipage. Je signe également plusieurs documents pour attester que personne n’est malade à bord, ni d’animaux  et ….

L’homme avec un petit embonpoint nous reproche de ne pas avoir fait la clearance hier… Difficulté supplémentaire – je veux faire la clearance IN et OUT en même temps…. Il me reproche aussi de ne pas avoir débarqué dans le port de commerce en voilier. Que c’était illégal de jeter l’ancre à Carlisle Bay… Bon… Le guide nautique dont nous disposons n’expliquait pas les choses comme ça mais il ne veut rien savoir. Après 20 minutes de débat stérile, il nous indique la marche à suivre.
1. Aller dans bureau à 200 m pour payer clearance (100 barbadian $ = 40€)
2. Aller aux douanes (customs) pour clearance IN et OUT  (autre bureau bien-sûr )
3. Aller à l’immigration pour tamponner nos passeports 

Dans ce second bureau, la personne est plutôt aimable et me demande de remplir pour la quatrième fois une liste d’équipage…. Il m’explique qu’il doit aller réceptionner un cargo et sera bientôt de retour. Pendant les 30 minutes d’attente, un de ses sous fifres qui ne sert à rien, me demande de lui acheter 6 bouteilles de rhum et whisky au duty free… Chose dont on s’occupe , et au retour du bonhomme, je paie les 100 bd$ et reçoit 2 coupons en preuve.

Étape suivante, une madame fonctionnaire dans l’âme qui me fait remplir pour la 5 et 6ème fois une liste d’équipage … Très perturbée qu’on fasse le IN et OUT en même temps. Et oui ma petite dame, vais pas reperdre trois nouvelles heures pour faire la sortie demain. 40 minutes de plus, des papiers en plus, reste la dernière étape !!

Dans ce quatrième bureau pour l’immigration – les deux hommes m’agressent spontanément…. Me reprochant tantôt d’être un trafiquant de drogue, puis d’armes…. Qu’ils peuvent me poursuivre en justice car je suis un clandestin. Ils refusent de tamponner nos passeports. On peut retourner au voilier (1h de trajet aller) pour faire remplir de nouveaux papiers par chaque membre d’équipage…. Je les aurais bien envoyés bouler. Au diable petits fonctionnaires mesquins… Le hic est que Jean Michel a absolument besoin de ce cachet dans son passeport car il repart en avion de la Barbade. Sans tampon, il se retrouve à coup sûr coincé l’aéroport. 

Il est midi passé, Nous repartons avec Mano et JM vers la ville…. En bon clandestins…. On marche sous le soleil brûlant des tropiques, JM avec son grand sac. On s’arrête au premier resto qu’on voit, quelque peu affamés, énervés et révoltés. Un bon burger dans l’estomac, nous remplissons les documents pour Theo et Gabi, et retournons à l’immigration. Au passage, on a rempli la 7, 8 et 9ème liste d’équipage. Par précaution j’emporte le nom du consul de Belgique à la Barbade (Mrs Jennifer Field) au cas où ces zouaves mettraient leurs menaces à exécution.

Il est 13h30 et nous retournons à l’immigration. Mno et JM sont avec moi dans le petit bureau. Tony White, le fonctionnaire semble être calmé – ravi d’avoir gâché notre journée. 45 minutes plus tard, nous sortons ENFIN de cette douane, avec l’immigration IN mais pas OUT…. Il faudra malheureusement refaire cette dernière étape demain.

JM file à l’aéroport, Mno et moi sommes au bord de la crise de nerfs. Les rabatteurs qui nous confondent avec des toutous des paquebots Carnival et TUI ne font que rajouter une couche…. On quitte la zone franche et arrêtons la première voiture qui passe. Le conducteur, un employé de KFC nous emmène jusqu’à Paynes Beach sur la côte ouest.

Le lendemain on repasse par l’immigration vers 13h30 — une heure d’attente…. Dixième liste d’équipage et même pas de cachet sortie dans les passeports… Cela ne se fait pas à la Barbade … Pffff

Conclusion – plus facile d’arriver avec 3000 personnes sur un paquebot qu’à 5 sur un voilier !!!

conseils immigration pour plaisanciers 
1. Faire l’immigration « immédiatement » en arrivant – où prétendre qu’on vient d’arriver 
2. Venir avec son voilier dans le port de commerce, appeler le port control 
3. S’armer de patience, nous avons patienté 5h30— ce n’est pas exceptionnel – des norvégiens avant nous en ont mis 4h30…
4. Faire IN et OUT si possible en même temps- histoire de gagner du temps
5. Venir avec tout l’équipage a la douane…

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15 déc – fin du voyage transatlantique – Barbade nous y sommes

Après 17 jours de mer (16 jours et 23h), 2000 MN sous la quille entre le Cap Vert et la Barbade… Nous retouchons la terre. Les dernières 24 heures ont été en partie motorisées, l’alizé étant un peu à bout de souffle.

Nos deux derniers repas ont été des pâtes et ce midi on s’est même offert le luxe de prendre une bière. On va profiter 2-3 jours de cette île avant de rallier la Martinique pour vendredi matin.

Tikehau a jeté l’ancre dans la baie juste devant la capitale Bridgetown. Malheureusement, aucune marina ou port n’accepte les plaisanciers de passage ici. La première chose que nous avons fait, était de se baigner dans cette eau turquoise à 29 degrés. Sous la coque, on a découvert un petit filet dans l’hélice, ainsi que quelques algues sur l’arrière de carène.

Bon courage dans le froid et les grèves à Bruxelles !

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14 dec – 100 MN jusqu’a la Barbade

Demain nous serons apres 17 jours de navigation ENFIN au mouillage de Carlisle Bay, devant Bridgetown, capitale de la Barbade. L’equipage doit avoir conscience des conditions incroyablement favorables que nous avons eues. Pas de vraie casse materielle, pas de tempete, pas de petole (dans le Gascogne c’estait bienvenu)….

Ce matin, un espadon de 3m de long est venu salue la fin du quart de Mano.
Les boutes s’usent. On a entaille la drisse de spi et casse le bout du point d’amures du spi ce matin lors de plusieurs envois successifs.
Theo nous a trouve une excellente conserve de saumon au fond de la cale, ce qui nous a fait un tres bon repas de midi.

Hate d’etre a terre, avec wifi, une bonne biere fraiche, et un steak…

Position a 14h TU-3 le 14 decembre
13N33,4′
57N52,8′
Cap 245
Vitesse 5,0 kts sous spi babord amures
Distance Barbade 106 MN, soit 94 MN les derniers 24 heures.
Temperature de l’eau 28,5 degres Celsius

13 dec – Courses de Noel

Tikehau navigue entoure d’animaux.
Des poissons volants par centaine, dont un petit de 4-5 cm qui s’est ecrase sur notre pont.
Quelques dauphins en pleine chasse au loin. Sautant bien haut au dessus des vagues. Un fou de bassan a la recherche de son repas de midi.
Deux sternes tournoyant autour de notre embarquation, jouant avec le devent de la grand voile. Une dorade faisant surface juste a cote de notre coque.

Dans 200 MN nous serons a la Barbade. Nous en avons parcourru au moins 4000 depuis la Bretagne. Ce dernier effort se finira lundi, le cagnard ne le rend que plus dur. Imaginez vous prendre un coup de soleil a 8h du matin !!

Puisque j’imagine que vous etes en train de preparer Noel, voici notre liste pour le pere Noel. – Steak sauce au poivre frites
– Bonbons tapis rouge acidules
– 300L d’eau douce avec un bon pommeau de douche
– un matelas avec sommier et des draps secs non sales
– Un peu d’air conditionne
– 5h de courant 220 V (pour charger appareil photo et autres) – vetements propres sentant la vanille
– 3h de femme/homme de menage pour nettoyer l’interieur du bateau (rajouter de l’eau douce pour ce nettoyage)

Position a 14h TU-3 (18h a Bruxelles) le 13 decembre
14N18,3′
56N26,3′
Cap 240
Vitesse 5 kts sous spi assymetrique
Distance Bridgetown Barbade 200 MN – soit 120 MN les dernieres 24 Heures.

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12 dec – 20 noeuds de nord et des grains

Ah, vous vous souvenez de la deprime de hier. Le dieu des vents nous a ecoutes, on a eu 20 noeuds de ENE (Est Nord Est) toute la nuit. Resultat on a tres bien progresse, plein ouest. Il nous reste 320 MN aujourd’hui. En prime on a pu resortir les cirres car il y a eu pas mal de grains. La nuit a l’interieur a du coup ete pas trop bonne, mal dormi… Le reveil plein de courbatures, les yeux embues. Entre autres vers minuit, Theo me reveilla pour m’avertir d’un enorme grain noir qui fondait sur nous. On empannait sur le champ pour l’eviter, mais le vent est quand meme monter jusqu’a 30 noeuds (7 bft) pendant un bon quart d’heure.

On continue au cap 280 tribord amures jusqu’a samedi soir. Le vent faiblira jusqu’a 12 noeuds, et basculera ESE (Est Sud Est). Tikehau empannera a ce moment la, et nous terminerons notre transat babord amures en faisant une route plutot sud vers Bridgetown a la Barbade. Arrivee prevue lundi 15 decembre. Nous serons au mouillage pendant 2 jours avant de reprendre notre chemin jusqu’a la Martinique (il restera 24 heures de navigation).

Le soleil tape sec, ceux qui viennent aux Antilles … N’oubliez pas de prendre de la creme solaire en abondance.

Si la memoire est bonne, ce soir c’est vendredi. Alors on se permettra une petite fete a bord. L’equipage a decrete 2 heures d’apero vu qu’on a change d’heures pour etre plus en phase avec le soleil. Il y a maintenant 4 heures de difference entre Paris et l’heure Tikehau.

Position a 14h00 TU-3 le 12 decembre 2014 (on a change d’heure encore une fois) 14N31,1′
54W21,6′
Cap 290
Vitesse 5 kts
Distance Barbade 320 MN – soit 137 MN les dernieres 24 heures.

11 dec – Le temps se fait long

Il y a des journees ou pas grand chose ne vous sourit. Evidemment, on plaint plus ceux qui changent de metro a Chatelet (Paris) ou Arts-Loi (Bruxelles). Mais quand meme. Le vent ressemble plus qu’a une petite brise, mais la houle est forte. Cela suggere qu’il y a une depression plus haut. Ce qui nous embete c’est que la houle empeche les voiles de bien rester gonflees. Du coup, ca tape, ca fait du bruit. Le pire, on progresse lentement mais pas du tout sur le bon cap car le vent n’est pas assez puissant et vient pile de derriere. Soit on fait du 310, soit on fait du 240… alors qu’on aimerait faire du 275 …. bref…

Ajouter cela un sentiment de fin de traversee… Le repas de ce midi etait infecte… (je ne juge pas du tout le cuisinier par ailleurs qui a fait de son mieux). Il fait trop chaud, il y a trop d’algues pour pecher, trop de houle pour se baigner… Presque envie de retourner au metro !!

Position le 11 decembre a 14h50 TU-2
14N25,7
51W55,2′
Cap 310
Vitesse 4,5 kts
Distance Barbade – 457 MN – soit 113 MN les dernieres 24 heures… La galere !!!

10 dec – Le décompte commence

L’impatience monte a bord, sauf mésaventure, nous serons lundi 15 decembre, apres 17 jours de mer, a la Barbade. On parle tous de ce qu’on fera une fois arrive. Internet étant une des premières choses sur la liste… On n’a que peu de nouvelles de vous terriens qui nous suivez … Ce soir nous entamons le dernier roulement de quart. J’abandonne mon quart 2h – 6h du matin pour le quart 8h – 12h… Et bien contrairement à ce que vous pouvez pensez; j’en suis plutot triste, les étoiles, la lune, les astres vont me manquer. Le temps est plus couvert, il y a quelques grains de pluie autour de nous mais il fait toujours trop chaud. Lorsqu’un grain passe la nuit, on perd sa tranquilite. Le vent peut subitement tomber a 5 noeuds, comme il peut monter a 25. Bien souvent il fait l’un, puis l’autre… au plus grand bonheur de nos nerfs.

Au moment de finir le repas hier soir, un poisson volant est passe juste au dessus du cockpit de Tikehau. Quatre semaines apres notre avitaillement a Tenerife, il nous reste des citrons, pamplemousse, orange, et courgettes en parfait etat. La pata negra procure de la bonne viande, et tout le monde se demene pour preparer des patisseries pour le dessert. Chaque jour on prepare aussi un pain.

Mano se revele pleine de resources. Ayant perdu notre dernier hamecon, elle en a fabrique un avec des lichettes de conserves et de canettes. On vient de le mettre a l’eau et croisons les doigts pour que cela marche.

Position a 14h50 TU-2
14N00,7′
49W55;1′
Cap 310 (mais on va probablement empanner bientot)
Vitesse 5,5 kts
Le vent mollit un peu, du coup la moyenne baisse.
Distance de Bridgetown – Barbade – 570 MN, soit 124 MN les derniers 24 heures.

9 dec – Encore 692 MN jusqu’a Bridgetown

On pourrait croire que les jours se ressemblent, mais chaque instant est different. Au cours d’une meme journee, d’innombrables variations de vent, de mer ou d’ensoleillement peuvent ameliorer ou pourrir votre journee. Par exemple en ce moment, nous ne pouvons faire route directe sur la Barbade car le vent vient trop de derriere. Nous tirons par consequent des bords au grand largue. Et bien, ce matin, le vent a tourne de E a SE, et pendant 2 heures, nous etions sur la route directe, pleine Ouest. Cela met tout de suite de bonne humeur !!

Cette nuit, nous avons revu des bateaux autour de nous. Cela faisait longtemps. A 4h30 du mat je vis une lueur a l’horizon. A y regarder de plus pres, il devait s’agir d’un bateau moteur de moins de 50m (du moins ce que ces feux indiquaient). Un peu etrange en pleine mer car ce n’est ni un cargo, ni un pecheur, ni un bateau de croisiere. Il n’y avait aucune raison de s’inquieter, le bateau etait sur l’AIS (automatic identification system) et avait change son cap pour nous eviter. Manatee, un remorqueur de 28m de long passait 2 milles derriere nous quelques instants plus tard.

Cette transat ne sera pas bonne pour mes arteres… Je renomme affectueusement mes amis bretons ici a bord Mr. Creme Fraiche, Mr. Beurre, et Mr. Double Beurre… Non mais, faire revenir du bacon dans du beurre… Mano m’annonce deja le regime auquel j’aurai droit une fois de retour a terre.

Avoir fait plus de la moitie du chemin, on sent l’impatience de l’arrivee monter en nous. On sent aussi une discipline assoupie. Ainsi je me suis autorise vendredi et samedi 2 bieres au lieu d’une biere reglementaire… (il nous en reste assez). Aussi, meme s’il on n’a pas beaucoup d’eau, certains equipiers se sont rinces les cheveux a l’eau douce aujourd’hui…

Si nous marchons fort, on arriverait dimanche 14 en fin de journee, mais selon toute vraisemblance, on sera plutot lundi 15 decembre au mouillage de Bridgetown. Jusqu’a present, nous avons eu beaucoup de chance. Aucune casse materielle, aucune situation meteo perilleuse…

Position a 15h le 9 decembre ( TU-2)
14N28,8′
47W50,7′
Cap 264
Vitesse 6 noeuds
Distance de Bridgetown, Barbade – 692 MN. Soit 132 MN en 24 heures.

PS Ce mail a ete retarde a cause d’un probleme (resolu??) avec notre telephone Iridium (Sattelite) – pas d’inquietude si vous ne recevez plus de nouvelles, on a encore une balise de secours et une radio VHF en cas de problemes !

8 dec – Ocean d’algues et steak frites

Depuis 3-4 jours, nous traversons des milliers (millions ??) d’algues, agglutinées en paquet allant jusqu’à former des plaques de 10 mètres sur 5. Un territoire au moins aussi grand que la France au milieu de l’Atlantique est donc recouvert de ces algues. Je n’ai jamais vu cela et je ne sais d’où elles viennent. Quelqu’un pour nous éclairer? (note: il s’agit de la Mer des Sargasses)

On rêve haut et fort d’un bon steak, ou d’un canard a l’orange. Encore 7 jours et nous serons – sauf contre temps – a la Barbade. Gabi fait des miracles avec les restes. Hier soir, Mno et moi avions l’impression d’être en Malaisie, de manger du riz avec une préparation massala. Il fait franchement chaud, TROP chaud. Le soleil cogne cogne cogne, et heureusement que Tikehau est équipé d’un Bimini, un au-vent qui recouvre le cockpit pendant la journée.

Position a 14h50 TU -2 (17h50 a Paris) le 8 decembre
14N25,6′
45W31,4′
Cap 300
Vitesse 5 noeuds
Distance Barbade 824 MN – soit 115 MN en 24 heures. On devrait y être pour le lundi 15 décembre. Nous croisons évidemment tous les doigts que rien de fâcheux n’arrive d’ici là.

Bonne journée à tous

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7 déc – Douce vie bord avec 4 hommes – perception féminine

Message de Mano, la femme du bord:

Que la vie est douce a bord avec 4 hommes !

Lorsque je prends mon quart le matin a 8h, la journée commence par un défilé de gymnastique (abdos, pompages et autres) et stretching divers par trois des quatre hommes en slip/ maillot de bain sur l’avant du bateau. Me voila donc bien reveillee !

Que la vie est douce a bord en regardant la quantite de poiles de torses ( ?) masculins a peu pr partout sur le bateau, meme dans des coins les plus improbables ! Malgre mon petit coup d’eponge regulier, il me semble que des poiles masculins ont la capacite de s’autoregenerer. Je declare donc la premiere culture de poile humains ouverte (et sur un bateau en plus !).

Qu’il est bon de naviguer avec 4 hommes : la vaisselle du petit dejeuner qui traine dans l’evier jusque midi, des paquets de pains, biscuits et autres entames a decouvrir dans des endroits differents tous les jours, la bouilloire remplie d’ea chaude qui siffle depuis 10 min mais personne pour venir eindre le gaz !

Des hommes qui declarent sans rougir qu’ils ne se sentent pas sales apres 10 jours sans douche !

MAIS, qu’est-ce que j’apprie alement d’avoir de la gite ! Gre cela la planche des WC reste en permanence baissee (qui peut pretendre avoir ca a la maison ?) !

Je suis egalement devenue incollable sur le moteur et le circuit electrique du bateau.

Que la vie est douce a bord avec 4 hommes, surtout l’heure de l’apero et de notre petite biere quotidienne au coucher du soleil (quoique je suis peut-etre la plus grande consommatrice de biere bord, le coca-cola etant un concurrent direct pour certains equipiers).

Quel bonheur d’etre avec 4 hommes a bord qui ne prononcent pas le mot regime toutes les 3 phrase : vive le grignotage sans complexe (jamon a 5 heures du mat, soupe vermicelles japonnaise a 3h du mat, bonbons bonbons bonbons) !
C’est un vrai festin gastronomique et creatif (puree aux anchois hier soir) que je peux savourer tous les soirs ! Et c’est encore plus apprecie quand on a pas du le cuisiner !

C’est une experience que de partager ces quelques semaines de navigation avec 4 hommes, c’es
t instructif, c’est appaisant, cest amusant, ca laisse des traces, et surtout de bons souvenirs !

6 dec – Une dorade pour Saint Nicolas

Saint-Nicolas est arrivé avant l’heure sur Tikehau. Hier en fin d’après-midi, une dorade d’une soixantaine de centimètres a pris notre appât rouge et blanc pour un petit poisson. Deux heures plus tard, nous la degustions avec du gingembre, lait coco, accompagnée de courges et de riz.

On approche de la mi-transat. Depuis hier soir, on est sur la route directe a vive allure. 6 noeuds. On a encore assez de vivre pour tenir jusqu’à la Barbade, c’est une bonne nouvelle !!

On voit des choses surprenantes en mer. D’abord des centaines de petits sapins de Noël, en réalité des algues… mais d’ou viennent elles? Puis ces bancs de poissons qui restent a l’ombre de notre carène.

Position a 14h20 TU-1 le 6 decembre
16N47,5′
41W15,3′
Cap 270
Vitesse 6 noeuds
Distance de la Barbade 1087 MN – donc 125 MN en 24 heures.

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5 dec – une semaine en mer et le plein d’emotions

Autant la journée de hier parut monotone et lasse, autant nous avons deja eu notre dose d’émotions pour aujourd’hui. Jeudi, un vent mollasson nous obligea a faire un cap médiocre. La journée ne fut égayée que par notre premier pain et un bon cake qu’on avait préparé. Vers 5 heures, nous avons enfin empanne, nous voguons désormais bâbord amures et mais faisons toujours cap a l’ouest aujourd’hui.

Ce matin, après avoir envoyé le spi, Theo me notifie que le premier (des deux) réservoirs d’eau douce est vide. Incrédules, on se mit a chercher une explication. Ce réservoir, plus grand (200 L) que le deuxième (130L) ne peut être vide en 7 jours a peine. Aurait on consomme 30 L par jour ? Impossible ! Un peu d’angoisse s’empare de moi, avec 130L restant, c’est vraiment galère pour tenir encore 10 jours. Apres avoir exploré le manuel du propriétaire d’Oceanis 37, on trouva l’origine du problème. C’est un clapet 3 position qui alimente la pompe a pied de la cuisine. Ferme-eau de mer – eau douce…. On a donc gaiement fait la vaisselle a l’eau douce les 7 derniers jours… Pas de panique, mais faudra être prudent quand même…Ce n’est pas qu’on a trop d’eau maintenant. La vaisselle sera a l’eau de mer… on ne touchera plus a ce clapet… Comme j’aime le rappeler a l’équipage, l’accident grave n’est jamais loin, donc il faut rester vigilant. On a eu beaucoup de chance cette fois-ci. Par contre le concepteur de ce clapet 3 positions !!!!!!

Deuxième émotion de la matinée, quelques thons qui nagent à coté de Tikehau – au lieu de mordre a notre traîne. Theo puis Gab essaient vainement de les tirer avec leur fusil de chasse (sous- marine), sans succès. Un beau moment de voir ces thons a quelques mètres de notre coque.

La progression au cours des derniers 24 heures fut donc mauvaise. Mauvaise vitesse et mauvais cap. En une semaine, nous avons quasiment fait 800 MN… soit exactement la même performance qu’entre la Gomera et Mindelo. Il nous reste 1212 MN jusq’a la Barbade, soit 10 jours si on continue à ce rythme, ce qui est probable. Les prévisions météo sont plutôt bonnes, dans la nuit de dimanche à lundi, le vent devrait se renforcer à 20 nœuds pour quelques jours. Cela aidera a augmenter la moyenne.

Position a 14h20 TU-1 le 5 décembre
17N38,1′
39W11,2′
Cap 270
Vitesse 5,4 kts
Distance de la Barbade 1212 MN – soit 94 MN en 24 heures (:-( pas terrible)

4 dec – La routine des gens vernis

La routine s’installe petit a petit, il fait très chaud, trop pour rester à l’intérieur. On fait un cap vraiment mauvais depuis quelques heures, du coup la moyenne est affectée, a peine 108 MN en 24 heures. L’événement est qu’on va empanner maintenant, car la on va franchement dans la mauvaise direction, cap 330 en ce moment, mais bon le barreur ne veut pas abattre… On a hisse le spi ce matin. Du coup le planning c’est, on affale le spi, on nage, et puis on empanne cap 240 j’espère. On est en pleine tentative de faire un pain.

Theo a fait le nettoyage dans les oeufs, tomates et poivrons qui pourrissaient gentiment. Pour rassurer les lecteurs, l’inventaire des denrees restantes a ete fait, on a de quoi tenir encore 3 semaines.

On a fait le gros de nos courses a Tenerife il y a 3 semaines. Niveau frais, les pamplemousses, les courgettes, les pommes vertes, les oranges, les citrons et les oignons vont encore tres bien.

Position a 14h20 TU-1 le 4 decembre
17N38,7′
37N31,7′
Cap 330 (mais on empanne dans 1h max)
Vitesse 330
Distance Babarde, 1306 MN – soit 108 MN en 24heures.

3 dec – rencontre au milieu de l’ocean

Etrange rencontre que ce ketch battant pavillon allemand. On l’a croise hier 16N48,8′ 33W31,7′ a 17h37 TU-1. En les appelant a la vhf, le capitaine d’Argonavis (?) raconte qu’ils font egalement route vers la Barbade. Il continue son histoire en expliquant qu’ils sont partis mardi (!) de Mindelo au Cap Vert. Pour rappel Tikehau a quitte le meme port 3 jours plus tard.
L’Argonavis a rencontre une petole seche en direction du Bresil et a donc decide de changer de cap et de direction. Adios Brasil, Hola Barbados. Le petit hic a ce plan est que le navire fait un mauvais cap… Alors que nous progressions au 290, le ketch allemand progressait au 220 !! Le capitaine s’en est plaint. Son bateau ne pourrait tenir un cap plus abattu…

La journee de hier fut chargee pour le skipper de Tikehau. Lever a 5h du matin pour un quart jusqu’a 9h. Ensuite apres avoir ete releve par JM, un pamplemousse pour le petit dejeuner. Nettoyage pont et toilettes. Quelques sudokus et la fin du livre Triangle de Ken Follett. S’en suit la preparation du taboule pour le midi, puis la redaction du billet de hier (2 dec), suivi par nettoyage en profondeur de la cuisine. Cours particulier pour Mano, sujet du jour le moteur. Nous avons d’ailleurs rajoute un peu de liquide de refroidissement. Apres apero et repas, et vu le changement des quarts, nouveau quart de 20h a 24h… meme pas eu le temps de faire une sieste. C’est presque la pleine lune et elle nous eclaire incroyablement bien durant la nuit. On pourrait presque lire un livre sur le pont.

Les conditions sont toujours tres bonnes. Pas certain d’avoir beaucoup a manger, mais heureusement on progresse bien. Gabi a decide que dans un cas extreme de derive prolongee, si l’on devait avoir recourt a l’antropofagie, JM presentait la meilleure option a sacrifier en premier vu son grand gabarit et appetit. Au grand rire collectif.

On touche du bois pour que tout continue de fonctionner correctement. On a installe le panneau solaire de secours (90W) qui sert a charger un peu les batteries (voir le billet detaille de hier).

Position a 14h20 TU-1
17N26,1′
35W35,7
Cap 240 (on a empanne a l’instant)
Vitesse 5 kts
Distance Barbade 1414 MN – On a donc avance de 133 MN les 24 dernieres heures.